Exactions contre les Rohingyas en Birmanie : Aung San Suu Kyi ne participera pas à la réunion de l'ONU
Alors que les accusations d'exactions contre les Rohingyas, voire de "nettoyage ethnique" , se multiplient à l'encontre des autorités birmanes, la réunion de crise de l'ONU annoncée pour ce mercredi 13 a déjà connu un micro-échec. Aung San Suu Kyi a en effet annulé le jour-même sa participation à cette entrevue.
La prix Nobel de la paix et leader du pays voit ainsi une nouvelle fois son image écornée et les critiques s'accumuler sur son incapacité à enrayer les crimes de guerre commis par l'armée birmane. Car si la "Dame de Rangoun" est de facto à la tête du pays (elle ne l'est pas stricto sensu pour des raisons constitutionnelles), les décennies de junte militaire contre lesquelles elle s'est battue ont laissé un important pouvoir aux militaires.
Mais c'est surtout l'escalade verbale de la dirigeante qui avait choqué l'opinion publique. Face aux critiques, elle avait notamment dénoncé la "désinformation" destinée à "promouvoir les intérêts des terroristes". Des propos qui ont notamment fait s'élever des voix pour que lui soit retiré son prix Nobel.
Population musulmane dans un pays à 90% bouddhiste, les Rohingyas ne sont pas considérés comme des citoyens birmans. Un traitement inégalitaire à l'origine de flambée de violence récurrentes, plus intenses depuis la dissolution de la junte militaire en 2011 et malgré l'engagement d'Aung San Suu Kyi de "s’opposer fermement aux préjugés et à l’intolérance".
En août dernier l'Arakan Rohingya Salvation Army (ARSA), un groupe qui a émergé récemment, a revendiqué plusieurs attaques contre les forces de sécurité birmane. L'armée a réagi par d'importantes opérations dans le nord de l'Etat Rakhine," brûlant des villages rohingyas", ou "tirant sur des civils en fuite", selon le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Zeid Ra'ad Al Hussein.
Plus de 300.000 se sont réfugiés au Bangladesh depuis fin août pour fuir les violences en Birmanie.
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