Jérusalem : de nouvelles tensions dans la crise de l'Esplanade des mosquées
La crise dure depuis le vendredi 14 juillet. Les tensions qui subsistent autour de l'Esplanade des mosquées, à Jérusalem, continuent de s'aggraver. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a décidé, durant la nuit du jeudi 20 au vendredi 21 de ne pas enlever les portiques de sécurité à l'entrée de l'Esplanade des mosquées et de laisser la police sur place décider des mesures à prendre. Redoutant des affrontements, les forces de l'ordre ont décidé d'interdire l'accès à la vieille ville aux hommes palestiniens de moins de 50 ans, pour la grande prière du vendredi.
Cette décision a provoqué la colère des Palestiniens, qui se sont de nouveaux mobilisés ce vendredi matin. Des affrontements ont éclatés autour de l'Esplanade des mosquées entre forces de l'ordre et Palestiniens.
Un Palestinien a été tué par balle dans le quartier de Al-Tur, près de la Vieille ville, a indiqué le ministère palestinien de la Santé ce vendredi. Un autre Palestinien avait été tué par balles peu de temps auparavant dans un autre quartier de Jérusalem-Est mais les circonstances de sa mort ne sont pas encore claires et rien ne permet de la relier aux heurts.
Ces mesures sécuritaires accentuent la crise entre Israël et les Palestiniens, qui sont convaincus que ces agissements correspondent à une stratégie de l'Etat hébreu pour prendre le contrôle total de l'esplanade, lieu emblématique pour les deux antagonistes. De son côté, Israël indique ne pas avoir l'intention de modifier le statu quo qui permet aux musulmans de monter à toute heure sur l'esplanade et aux juifs d'y pénétrer à certaines heures, sans pouvoir y prier.
Si les tensions sont si vives entre les deux belligérants, c'est dû à l'importance religieuse et psychologique de l'Esplanade des mosquées. Pour les musulmans, cet endroit est le "Al-Haram al-Charif (le "Noble sanctuaire"), le troisième lieu saint de l'islam qui abrite la mosquée Al-Aqsa et le dôme du Rocher, alors que pour les juifs, il s'agit du "Har HaBayit" (le "Mont du Temple"), le lieu où gisait le Temple de Salomon détruit par les romains en l'an 70.
Pour rappel, Israël contrôle actuellement les accès au site dont la gestion revient aux Jordaniens et Jérusalem-Est, la partie de la ville où est située le lieu saint est la zone palestinienne de la "ville sacrée" annexée pas Israël. Cette annexion n'a d'ailleurs jamais été reconnue par la communauté internationale.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.