Kirghizstan : un des chefs de l'opposition emprisonné
Un des chefs de l'opposition au Kirghizstan passera deux mois en prison avant d'être jugé pour corruption, ont annoncé lundi les services de sécurité kirghizes.
Omourbek Tekebaïev, qui est à la tête du parti socialiste Ata-Meken, avait été arrêté dimanche matin à son arrivée à l'aéroport de Bichkek, la capitale, une interpellation qui a provoqué deux jours de manifestations de protestation dans ce pays d'Asie centrale qui connaît un regain de tension à neuf mois de l'élection présidentielle.
Agé de 58 ans et connu pour être un ardent adversaire du président Almazbek Atambaïev, il sera placé "jusqu'au 25 avril 2017" dans un centre de détention du Comité d'Etat pour la sécurité nationale, le GKNB, selon un communiqué.
Les accusations pesant sur lui, de corruption et d'escroquerie au sein d'une compagnie de télécommunications, ont été "montées de toutes pièces", ont affirmé ses partisans.
L'arrestation d'Omourbek Tekebaïev a provoqué une vague de mouvements de protestation au Kirghizstan.
Un millier de personnes se sont ainsi rassemblées dimanche près du siège du GKNB et environ 500 ont encore manifesté lundi dans la capitale.
Plusieurs manifestations ayant réuni entre 20 et 250 personnes se sont également déroulées dans d'autres villes kirghizes, notamment dans le sud d'où est originaire M. Tekebaïev.
Omourbek Tekebaïev, qui n'est pas pour le moment candidat à la présidentielle du 19 novembre, avait récemment demandé que le chef de l'Etat sortant fasse l'objet d'une procédure de destitution.
Il avait également appelé les autorités à enquêter sur M. Atambaïev et sa famille, qu'il soupçonne de corruption.
Le Kirghizstan, république majoritairement musulmane de six millions d'habitants, a vécu deux révolutions en 25 ans d'indépendance, avec la chute du chef de l'Etat en place en 2005 puis en 2010, ainsi que de nombreux épisodes de violences ethniques.
Depuis l'arrivée pacifique au pouvoir de M. Atambaïev en 2011, ce pays s'est rapproché de la Russie, où travaillent des centaines de milliers de ses citoyens.
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