Chine : le Parti communiste continue d'enfermer des opposants politiques en hôpital psychiatrique
Selon un rapport qui vient d'être publié par l’ONG Safeguard Defenders, la police et les agents du gouvernement chinois continuent d'envoyer des militants et opposants dans des services psychiatriques pour des traitements obligatoires médicalement inutiles, où certains “languissent pendant des années”.
Un rapport qui confirme seulement la “pointe de l’iceberg” d’un problème majeur
Le rapport publié par l’ONG Safeguard Defenders, basée à Madrid, recense au moins une centaine de victimes, mais elle craint que le phénomène ne soit beaucoup plus important. Basé sur des entretiens avec des victimes et leurs familles, le rapport rapporte que 99 personnes ont été enfermées dans des services psychiatriques 144 fois au cours de sept années, de 2015 à 2021, dans 109 hôpitaux de 21 provinces, municipalités ou régions de Chine. D'innombrables autres cas n'auraient pas été répertoriés par les ONG et les médias, surtout dans le climat de peur qui règne sous Xi Jinping, qui a de plus en plus fermé la Chine au monde extérieur. Ces chiffres indiquent que l'envoi de prisonniers politiques dans des services psychiatriques est plutôt répandu et routinier.
Des pressions internationales sans résultat
En raison d'intenses critiques internationales et nationales, Pékin avait déclaré avoir adopté entre 2012 et 2013, une nouvelle loi sur la santé mentale pour que les traitements obligatoires soient approuvés par une évaluation médicale et a révisé sa loi de procédure pénale pour donner un contrôle judiciaire à l'internement psychiatrique imposé par la police. Cependant, selon le rapport, ces réformes n’ont pas empêché les forces de l’ordre d'envoyer arbitrairement des militants, parfois à plusieurs reprises, en internement psychiatrique. Bien qu’inscrit dans la loi, le contrôle de ces procédures est inexistant.
Les défenseurs des droits de l’homme dénoncent des prélèvements d'organes forcés
Il ne s‘agit pas du seul abus chinois dénoncé par la communauté internationale. Depuis presque une vingtaine d’années, des juristes, des associations et des défenseurs des droits de l’homme dénoncent aussi le fait que des opposants emprisonnés pour leurs opinions politiques soient tués pour que leurs organes soient ensuite prélevés. En juin 2021, des experts des droits de l'homme de l'ONU ont déclaré que ce « prélèvement d'organes » visait des minorités, notamment des pratiquants de Falun Gong, des Ouïghours, des Tibétains, des musulmans et des chrétiens, en détention dans le pays.
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