L'armée libanaise annonce une pause dans son offensive contre l'EI

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Par AFP
Publié le 27 août 2017 - 09:29
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Des militaires libanais à Ras Baalbek, le 21 août 2017, revenant de la zone frontalière en Syrie où
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Des militaires libanais à Ras Baalbek, le 21 août 2017, revenant de la zone frontalière en Syrie où a lieu une offensive contre l'EI
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L'armée libanaise a annoncé dimanche une pause dans son offensive contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI) dans une région frontalière avec la Syrie afin d'engager des négociations au sujet de soldats enlevés en 2014.

Le Hezbollah chiite, qui mène parallèlement une offensive pour déloger l'organisation jihadiste sunnite du côté syrien de la frontière, a lui aussi annoncé dimanche une pause dans les combats.

La guerre qui ravage la Syrie a débordé sur le Liban, où l'EI a revendiqué plusieurs attaques meurtrières, combattu l'armée et le Hezbollah et pris pied en 2014 dans les régions montagneuses de l'est, à la frontière syrienne.

L'arrêt des hostilités est entré en vigueur à 07H00 (04H00 GMT) et devrait ouvrir la voie à la dernière phase des négociations sur le sort des soldats enlevés, a indiqué le commandement de l'armée dans un communiqué.

En 2014, l'EI puis le Front al-Nosra (ex-branche d'Al-Qaïda en Syrie) avaient envahi la ville frontalière de Aarsal et capturé 30 soldats et policiers libanais.

Quatre ont été exécutés par leurs ravisseurs et un cinquième est mort de ses blessures. Seize ont été libérés par Al-Nosra dans un échange de prisonniers en décembre 2015.

Neuf soldats seraient encore aux mains de leurs ravisseurs qui appartiennent à l'EI.

L'armée libanaise a lancé le 19 août son offensive dans deux régions montagneuses connues sous le nom de Jouroud Ras Baalbeck et Jouroud al-Qaa.

Elle avait annoncé mardi avoir pris le contrôle de la plus grande partie du territoire tenu par les jihadistes. Six soldats libanais ont été tués par des mines depuis le début de cette campagne.

Selon l'armée, quelque 600 combattants de l'EI étaient présents dans le secteur.

L'EI a revendiqué plusieurs attaques au Liban au cours des dernières années, dont un double attentat ayant fait 44 morts dans un quartier du sud de Beyrouth.

Une source de l'armée a indiqué à l'AFP dimanche que son commandement avait accepté un cessez-le-feu à la demande de l'EI afin d'obtenir des informations sur le sort des soldats.

"La bataille a cessé. L'armée poursuivra le combat si elle a des motifs de le faire ou si nous ne sommes pas satisfaits de la solution", a affirmé cette source.

- 'Informations claires' -

On ignore si les soldats sont morts ou vivants. Mais deux sources proches des opérations du Hezbollah dans la région syrienne du Qalamoun de l'autre côté de la frontière ont indiqué à l'AFP que la formation libanaise était en train de chercher les corps des soldats disparus.

"Les négociations sont en cours pour que l'EI se retire et fournisse des informations sur le sort des soldats", a indiqué à l'AFP une source au sein de l'armée.

Elle a d'autre part affirmé que la durée de la trêve n'avait pas été établie.

Le ministre de la Défense Yaacoub al-Sarraf a déclaré aux journalistes dimanche qu'il y aurait une annonce officielle une fois qu'il aura obtenu des "informations claires" sur ce qu'il était arrivé aux soldats.

Quant à la pause dans les combats décidée par le Hezbollah, elle intervient "dans le cadre d'un accord global pour mettre fin à la bataille contre Daech" dans la région de l'ouest du Qalamoun, selon le "média de guerre" de la formation chiite libanaise.

Le Hezbollah avait également lancé en juillet une offensive pour éliminer de Jouroud Aarsal, une autre région près la frontière, toute présence de jihadistes anciennement liés à Al-Qaïda et de rebelles syriens.

Jouroud Aarsal a été utilisée comme refuge par des militants syriens antirégime et comme abri pour des réfugiés qui fuyaient les combats en Syrie.

Après six jours de combats, un cessez-le-feu était intervenu au terme duquel 8.000 personnes, en majorité des réfugiés mais aussi des jihadistes, avaient été évacuées vers la Syrie, en échange de la libération de cinq combattants du Hezbollah capturés.

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