Un couvre-feu instauré depuis samedi entre 21 heures et 4h30, avec amende de 95€ pour les réfractaires, déclenche des manifestations qui tournent à l’émeute dans quelques villes.
Un cheval s’enfuit dans la ville sans son cavalier-policier, une voiture de police en feu, un magasin pillé ici, une vitrine vandalisée là, quand ce n’est pas un centre de dépistage Covid qui brûle : depuis trois jours les images s’enchaînent sur les émeutes aux Pays-Bas, largement relayées sur les réseaux sociaux.
Affrontements nocturnes
Lundi soir, des affrontements avec la police anti-émeute et des groupes de protestataires dans plusieurs villes dont Amsterdam ont mené à l’arrestation d’au moins 70 personnes. Dans le même temps, des maires annonçaient des mesures supplémentaires contre les troubles.
Dénonçant la « violence criminelle », le premier ministre néerlandais a réagi lundi :
« Cela n’a rien à voir avec la lutte pour la liberté. Nous ne prenons pas toutes ces mesures pour rire »
Mark Rutte a jugé que les Pays-Bas connaissent leurs « pires émeutes en 40 ans », tandis que le maire conservateur de la ville d’Eindhoven estime que « si l’on va sur ce chemin, nous nous dirigeons vers une guerre civile » et qualifie les protestataires de « lie de la société ».
Contexte politique
Les Pays-Bas doivent rester sous couvre-feu, le premier la seconde guerre mondiale, au moins jusqu’au 5 février. Au-delà des protestations dans la rue, la mesure est au centre de la polémique politique.
Le parti europhobe Forum pour la démocratie tout comme celui d’extrême-droite, le Parti pour la liberté de Geert Wilders dénoncent l’instauration de ce couvre-feu et les hésitations du gouvernement, un temps tenté par la « méthode suédoise ».
Ces polémiques interviennent qui plus est dans un contexte de démission du gouvernement de coalition, il y a dix jours : le scandale a éclaté quand des milliers de ménages ont été accusés à tord de fraudes aux allocations familiales.