Monaco : la Principauté inquiétée par les dessous du Rocher
L'information, révélée une première fois en octobre 2021, n'a pas fait grand bruit dans la presse. Pourtant, les révélations concernent l'entourage proche du Prince Albert de Monaco. Il y a peu, des documents ont été dévoilés et dénoncent les pratiques de certaines personnalités, ainsi que le détournement supposé de plusieurs milliards d'euros de fonds publics.
Des lanceurs d'alerte, comme ils se font appeler, mènent une campagne de dénonciation et de harcèlement. Ils agissent sur des sites comme les Dossiers du Rocher, mais aussi par le biais des réseaux sociaux, pour une plus large diffusion. Les documents piratés, souvent authentifiés, sont des copies de courriels, textos et messages de l’application WhatsApp. Des noms sont cités — quatre en particulier — et leur intégrité est mise en cause. Les « serviteurs de la Principauté » useraient de leur influence, notamment lors de transactions immobilières, dans leurs propres intérêts.
Selon des sources proches du dossier, les différents sites propagateurs de ces informations seraient hébergés à l'étranger (Islande et États-Unis). Ils prennent la forme de sites d’informations, de médias, et possèdent plusieurs sites miroirs afin d’éviter toute suppression de leurs données. En utilisant d’autres serveurs situés dans des zones où il ne peut y avoir de blocage, ils espèrent ainsi contourner toute forme de censure.
Notons que des campagnes de désinformation, dans le but de rétablir la « vérité », s’ajoutent aux divulgations des « corbeaux ».
Dans ce climat nauséeux, chacun tente de protéger ses intérêts : les médias prennent parti pour la monarchie, elle-même réitérant toute sa confiance aux accusés qui n’ont de cesse de crier au complot !
Et, dans cette cacophonie, certaines voix s’élèvent pour affirmer que le Prince Albert II serait directement visé par ces allégations. On évoque même ici et là une cabale pour déstabiliser le gouvernement et ses institutions alors même qu'un remaniement était en prévision. Dans un entretien à Monaco-Matin, le souverain condamne une « campagne diffamatoire et anonyme de rumeurs qui cible plusieurs serviteurs de la Principauté », assurant par ailleurs : « Cela me navre mais ne m’impressionne pas ».
Des enquêtes sont en cours pour déterminer les identités et les motivations de ces justiciers anonymes. Des plaintes au civil et au pénal ont été déposées à Monaco, mais aussi en France. « Je laisse faire la justice, [...] l’enquête internationale doit absolument progresser pour que nous sachions la vérité », a signifié le souverain monégasque.
NDLR : Cet article a été mis à jour le 14 avril 2022 à 12h29
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