Polémique : un bus anti-transsexuels suscite un énorme tollé en Espagne

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Par AFP
Publié le 01 mars 2017 - 19:21
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Des membres de l'association Hazte Oir ("Fais-toi entendre"), le 1er mars 2017 à Madrid
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© PIERRE-PHILIPPE MARCOU / AFP
Des membres de l'association Hazte Oir ("Fais-toi entendre"), le 1er mars 2017 à Madrid.
© PIERRE-PHILIPPE MARCOU / AFP

Un bus affichant des slogans contre les transsexuels a suscité un tollé général en Espagne, déclenchant l'ouverture mercredi d'une enquête par le parquet de Madrid.

"Les garçons ont un pénis, les filles ont un vagin. Ne te fais pas avoir. Si tu es né homme, tu es un homme. Si tu es une femme, tu le seras toujours", pouvait-on lire sur le grand bus orange qui a sillonné les rues de la capitale.

Affrété par l'association Hazte Oir ("Fais-toi entendre"), le bus était l'un des instruments d'une campagne de ce groupe contre le droit des personnes transsexuelles à être acceptées comme homme ou femme, quel que soit leur sexe à la naissance.

Le véhicule devait poursuivre sa route vers d'autres villes, mais les autorités de la capitale l'ont saisi et ont protesté.

Le parquet a ensuite demandé à un juge d'immobiliser le véhicule et a ouvert une enquête pour déterminer si le slogan constituait un "délit de haine".

Dans un communiqué, les magistrats ont affirmé que laisser circuler le bus risquait de créer un "trouble à l'ordre public (et) un sentiment d'insécurité ou de peur parmi les gens, en raison de leur identité ou orientation sexuelle, notamment parmi les mineurs pouvant être touchés par le message."

La campagne a suscité un tollé: le député conservateur Javier Maroto a dénoncé une "inadmissible campagne" de haine contre la communauté LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transsexuels).

"Ceux de Hazte Oir ont peut-être des pénis et des vagins, mais ils n'ont ni cerveau ni coeur", a réagi Pablo Iglesias, leader du parti de gauche radicale Podemos.

Mercredi, une vingtaine de personnes ont protesté devant la mairie de Madrid contre la saisie du bus que l'association tentait de récupérer.

Parmi eux, Gerardo, 71 ans, interrogé par l'AFP et qui a refusé de donner son nom de famille, a affirmé: "Nous avons le droit d'éduquer nos enfants comme nous l'entendons. Pourquoi devraient-ils nous imposer leurs critères?"

"Je n'aime pas qu'on apprenne cette idéologie à nos enfants, que chacun peut choisir son sexe", a-t-il ajouté.

L'Espagne n'a pas de loi contre la discrimination des personnes transgenres, mais une dizaine de régions sur 17 ont adopté des textes en ce sens.

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