RDC : Kinshasa ciblée par plusieurs attaques de membres présumés de Bundu dia Kongo, une secte mystico-religieuse
Journée d'affrontements à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo (RDC). La prison centrale de Makala, la résidence du ministre de la Défense ainsi que le siège du parquet ont été la cible d'attaque menée ce lundi 7 par des membres présumé de la secte mystico-religieuse Bundu dia Kongo explique la BBC Africa.
Selon l'hebdomadaire Jeune Afrique, les assaillants ont pu être repoussés à Malaka sans qu'ils puissent pénétrer dans l'enceinte du centre pénitentiaire. Principale prison de Kinshasa, elle avait été le théâtre d'une évasion gigantesque à la mi-mai, près de 4.000 détenus avaient pris la fuite, dont le leader de Bunda dia Kongo, Zacharie Badiengila, alias Ne Muanda Nsemi. Tout de suite après son évasion, il avait menacé de mener plusieurs actions d'envergure contre le pouvoir en place dont le déclenchement avait été fixé au 7 août 2017.
Des slogans hostiles à Laurent Kabila, l'actuel président congolais ont été proférés par les manifestants, tels que "le Congo aux Congolais, le Rwanda aux Rwandais", allusion faite aux origines supposément rwandaises de ce dernier. Dans plusieurs lieux de la capitale, la police a tiré pour disperser les opposants au pouvoir. Des médias locaux ont indiqué qu’au moins deux civils avaient été tués dans la commune de Matete, dans le sud de Kinshasa. Une dizaine de morts ont également été signalés à N’Djili, toujours dans la partie méridionale de la capitale. "Douze personnes ont été tuées par des balles perdues" a confirmé un porte-parole de la police.
Selon les informations de RFI, au mois deux officiers supérieurs et sept hommes du rang de la police kinoise ont été tués lors des affrontements. Aucun bilan n'a été communiqué quant aux éventuelles victimes dans les rangs des assaillants.
Ces attaques ont lieu au moment où la RDC se trouve dans une impasse politique liée au maintien au pouvoir du président Joseph Kabila, dont le mandat a expiré le 20 décembre. L'opposition demande son départ et des élections. Le Rassemblement, principale coalition de l’opposition, a organisé des journées "villes-mortes" le mardi 8 et mercredi 9 dans les principales villes du pays et a appelé à la "désobéissance civile". Une opération qui pourrait dégénérer en affrontements. En septembre 2016, de telles manifestations s'étaient soldées par au moins 53 morts (selon l'ONU) suite à une violente répression orchestrée par les autorités congolaises.
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