Venezuela : deux morts lors d'une mutinerie dans les rangs de l'armée, le pouvoir dit avoir déjoué "une attaque terroriste" (photos+vidéo)
Une attaque contre une base militaire a fait deux morts dimanche 6 près de la ville de Valencia, à 170 km à l’ouest de Caracas, capitale du Venezuela. Le pouvoir chaviste a rapidement dénoncé "une attaque terroriste" contre ses forces armées.
"Ce qui s'est produit aujourd'hui était une attaque terroriste, paramilitaire, de mercenaires, financée par la droite et ses collaborateurs, financée par l'empire nord-américain, et l'un d'entre eux a été tué, un autre a été grièvement blessé", a déclaré le général Jesus Suarez Chourio à la télévision publique.
D'après les autorités vénézuéliennes, une vingtaine d'hommes, des militaires mutins et des civils armés, auraient tenté de prendre d'assaut la base militaire de Valencia, Fort Paramacay. Un assaillant présumé a été tué lors de l'attaque et un autre grièvement blessé (il a succombé un peu plus tard) selon les autorités. Huit assaillants présumés ont été arrêtés et faits prisonniers. Des blindés et des hélicoptères de combat ont été déployés dans la ville.
SUIVI - #Venezuela: L' attaque a eut lieu à #Valencia dans la 41e Brigade près du fort de #Paramacay." pic.twitter.com/spiny6mi2Y
— FranceNews24 (@FranceNews24) 6 août 2017
Des centaines de civils ont manifesté dans les rues de la ville en soutien aux mutins et ont dressé des barricades sur certains artères avant d'être délogés et dispersés par les forces de l'ordre à grand renfort de gaz lacrymogènes.
Protests continue near base where small military rebellion took place a few hours ago in Valencia, Venezuela pic.twitter.com/zgq8aSSpTd
— Girish Gupta (@jammastergirish) 6 août 2017
Une vidéo supposément tournée dans la base militaire de Valencia circulait dimanche sur les réseaux sociaux et dans plusieurs médias vénézuéliens. Elle montrait un homme se présentant comme un officier et se déclarant "en rébellion légitime" contre "la tyrannie assassine de Nicolas Maduro". "Ceci n'est pas un coup d'Etat, ceci est une action civique et militaire pour rétablir l'ordre constitutionnel", affirmait cet homme, se présentant sous le nom de capitaine Juan Caguaripano, flanqué d'une quinzaine de personnes en tenue de camouflage, certaines d'entre elles armées. "Nous exigeons la formation immédiate d'un gouvernement de transition et des élections générales libres", ajoutait-il.
Du côté du pouvoir, on a indiqué qu'il s'agissait d'un "officier subalterne renvoyé de l'armée il y a trois ans pour trahison à la patrie et rébellion" et qui avait fui aux Etats-Unis.
Il pourrait s'agir d'une première faille au soutien qu'apportent les militaires à Nicolas Maduro depuis le début de la crise. En effet, la puissante armée vénézuélienne, pilier du pouvoir chaviste, est pour l'heure restée sourde aux appels de l'opposition à fraterniser avec les manifestants alors que 125 personnes ont déjà trouvé la mort depuis avril lors d'affrontements entre la police et les opposants.
Selon l’ONG Foro Penal, au moins 4.500 personnes ont été arrêtées depuis le début de la vague de protestations. Un millier d’entre elles sont encore en détention, dont 300 sur ordre de tribunaux militaires. D'autres ONG, dont notamment Amnesty International, s'inquiètent du développement de la torture "systématique" dans les prisons vénézuéliennes où sont enfermés les prisonniers politiques.
Samedi 5, la procureure générale du Venezuela, Luisa Ortega, pourtant chaviste historique, a été limogé sèchement par la nouvelle Constituante, élue le 30 juillet lors d'un vote assombri par les violences et les allégations de fraude électorale, accentuant encore plus la crise politique et sociale dans le pays.
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