Venezuela : les Etats-Unis sanctionnent le "dictateur" Maduro

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Par AFP
Publié le 31 juillet 2017 - 23:28
Mis à jour le 01 août 2017 - 08:51
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Le président du Venezuela Nicolas Maduro, le 12 février 2017 à Caracas
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Les Etats-Unis ont traité lundi le président vénézuélien Nicolas Maduro de "dictateur" en le comparant aux dirigeants syrien Bachar al-Assad et nord-coréen Kim Jong-Un.
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Les Etats-Unis ont traité lundi le président vénézuélien Nicolas Maduro de "dictateur" en le comparant aux dirigeants syrien Bachar al-Assad et nord-coréen Kim Jong-Un et lui ont imposé des sanctions sans précédent en riposte à l'élection dans le sang d'une Assemblée constituante.

"Les élections illégitimes d'hier confirment que Maduro est un dictateur qui méprise la volonté du peuple vénézuélien", a tonné le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin en annonçant devant la presse à la Maison Blanche un "gel" des "tous les avoirs" que possèderait le président du Venezuela aux Etats-Unis.

"Maduro n''est pas seulement un mauvais dirigeant, il est dorénavant un dictateur", a martelé aux côtés de M. Mnuchin le conseiller à la Sécurité nationale du président Donald Trump, le général H.R. McMaster.

Il est extrêmement rare que le gouvernement américain prenne des sanctions contre un chef d'Etat étranger en exercice.

MM. Munchin et McMaster ont souligné que M. Maduro était seulement le quatrième président à être ainsi sanctionné par Washington, rejoignant un "club exclusif" composé des présidents syrien Bachar al-Assad, nord-coréen Kim Jong-Un et zimbabwéen Robert Mugabe.

C'est la première fois que l'administration américaine qualifie aussi directement le chef de l'Etat vénézuélien de "dictateur". Donald Trump avait estimé il y a quelques semaines que le socialiste Nicolas Maduro "rêvait d'être un dictateur" et la diplomatie américaine avait dénoncé dimanche un "pas vers la dictature" et "les architectes de l'autoritarisme" du régime de Caracas.

Interrogé sur la perspective d'un changement de régime à Caracas, le général McMaster a indiqué qu'il n'y avait pas de "coup d'Etat" en cours au Venezuela mais "une oppression brutale contre (son) peuple".

"En prenant des sanctions contre Maduro, les Etats-Unis affirment clairement (leur) opposition aux politiques conduites par son régime et (leur) soutien au peuple vénézuélien qui cherche le retour pour son pays d'une démocratie pleine, entière et prospère", a ajouté le ministre Mnuchin.

Outre des sanctions visant le président Maduro - gel des avoirs et interdiction à tout ressortissant américain de commercer avec lui - "quiconque participerait à cette Assemblée constituante illégitime s'exposerait à d'autres sanctions américaines pour saper les processus et institutions démocratiques au Venezuela", a mis en garde le secrétaire au Trésor.

Le Trésor a également accusé Caracas, dans un communiqué, d'"atteintes de grande ampleur aux droits de l'homme (...) de mauvaise gestion de l'économie et (...) d'une corruption érigée en système".

Le Venezuela était lundi plus divisé que jamais, au lendemain de l'élection dans le sang d'une toute puissante Assemblée constituante à la main du président Maduro, l'opposition majoritaire au Parlement assurant qu'elle continuerait à siéger.

Les Etats-Unis ont pris depuis longtemps fait et cause pour l'opposition vénézuélienne et ont imposé la semaine dernière des sanctions contre 13 anciens et actuels responsables gouvernementaux. Le département d'Etat avait également ordonné jeudi aux familles de ses diplomates de quitter le pays.

Washington et Caracas, qui n'ont plus d'ambassadeurs respectifs depuis 2010 mais dont les relations s'étaient quelque peu améliorées à la fin du mandat de Barack Obama, conservent des liens économiques et commerciaux étroits, avant tout dans l'industrie pétrolière.

Interrogés sur des sanctions supplémentaires, notamment économiques, MM. Mnuchin et McMaster se sont bornés à dire que "toutes les options étaient sur la table" et que Washington "continuerait de surveiller la situation". Le secrétaire au Trésor a toutefois précisé que l'administration Trump "ne ferait rien qui puisse affecter le peuple du Venezuela".

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