Présidentielle : à J-7 du second tour
A une semaine de la présidentielle, Emmanuel Macron a alerté les Français contre "les extrêmes" lors d'une visite du Mémorial de la Shoah, tandis que Marine Le Pen a poursuivi son entreprise de séduction des électeurs mélenchonistes en parlant écologie à Gardanne (Bouches-du-Rhône).
- Macron contre les "extrêmes" -
Après Oradour-sur-Glanne vendredi, Emmanuel Macron a de nouveau placé dimanche son déplacement de campagne sous le signe de la mémoire et des "valeurs" en se rendant au Mémorial de la Shoah puis au Mémorial de la Déportation.
Le candidat d'En Marche! y a rendu hommage à "toutes ces vies fauchées par les extrêmes" et appelé chacun à ce que cela "n'advienne plus jamais". Invité à examiner des archives relatives à la rafle du Vel d'Hiv', M. Macron a commenté: "On voit les intentions clairement".
Son adversaire Marine Le Pen avait fait polémique début avril en déclarant que "la France n'est pas responsable du Vel d'Hiv". "Je ne fais pas commerce des commémorations. Ce ne sont pas des événements électoraux", a-t-elle lâché dimanche.
- L'euro est mort, vive l'euro -
"L'euro est mort", a déclaré la présidente du Front national au Parisien, assurant qu'elle demanderait si elle est élue à l'UE de "transformer l'euro monnaie unique en un euro monnaie commune".
Pourtant, l'accord signé samedi entre elle et le fondateur de Debout la France Nicolas Dupont-Aignan semble rendre moins urgente la sortie de l'euro, en n'en faisant "pas un préalable à toute politique économique".
La question de la monnaie "est une question très compliquée", a souligné le souverainiste dimanche. "Et là ce que nous avons dit et écrit, c'est que cette transition entre la monnaie unique et la monnaie commune devra se faire avec délicatesse, avec sérieux", a-t-il dit.
La décision de M. Dupont-Aignan de rallier Marine Le Pen a continué dimanche de susciter une pluie de critiques, dans le camp de M. Macron, chez certains élus LR comme Xavier Bertrand, comme sans sa propre ville, Yerres (Essonne), où plusieurs centaines de personne ont manifesté pour dire leur désaccord.
- Marine Le Pen et les "insoumis" -
Dimanche matin, visite éclair de la candidate du Front national à Gardanne, à proximité de l'usine Altéo de Gardanne (Bouches-du-Rhône), liée au dossier des "boues rouges". Seuls quelques médias, dont BFMTV et LCI, avaient été conviés devant l'usine, où elle n'est pas entrée.
Marine Le Pen a défendu sa vision d'une "planification écologique" orchestrée par un "État stratège" s'appuyant sur un "ministre de la Santé et de l'Environnement".
"Cette femme est en train de jouer un rôle (...) les gens voient bien qu'elle est en train de me copier", a réagi en soirée sur TF1 le chef de file de la France insoumise, mettant en garde ses électeurs contre la "terrible erreur" que représenterait un vote en faveur du Front national.
Jean-Luc Mélenchon a néanmoins conseillé à M. Macron d'imiter Mme Le Pen, en faisant un "geste" en direction des Insoumis. Il lui a suggérer de "retirer son idée de réforme du code du travail".
- Borloo "terrorisé" -
Emmanuel Macron a reçu dimanche matin un soutien de poids, en la personne de Jean-Louis Borloo. "En retrait total de la vie politique" depuis trois ans, l'ancien président de l'UDI a annoncé dans le JDD qu'il s'engageait "à fond" derrière M. Macron, qu'il veut "aider" car c'est "le seul catalyseur du choix de l'avenir".
"Je sors maintenant de mon silence car l'heure est grave, le ralliement de Nicolas Dupont-Aignan à Marine Le Pen confirme ma crainte. Face au danger, il faut sonner le tocsin", a déclaré cet ex-ministre à l'hebdomadaire, assurant n'être "candidat à rien".
Dimanche soir sur France 2, ce centriste s'est déclaré "terrorisé" par les atermoiements des responsables politiques de droite et de gauche à voter en faveur du candidat d'En Marche!
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