Les patrons en colère ont manifesté dans la rue
"Impôts, taxes, charges, trop c'est trop". Cette inscription, visible ce lundi 1er sur la pancarte d'un participant aux manifestations du patronat, symbolise bien le ras-le-bol que disent subir les patrons. Ils étaient plusieurs milliers ce lundi matin (entre 4.000 et 10.000, selon les sources) à défiler dans les rues de Paris, Toulouse et Marseille à l'appel de la CGPME. Le président de la Confédération, Jean-François Roubaud, était présent dans le cortège parisien. Il a demandé la suspension immédiate de trois mesures gouvernementales qui fâchent: le compte individuel de pénibilité prévu pour janvier, la durée minimum de 24 heures hebdomadaires pour les nouveaux contrats à durée déterminée, et l'obligation d'informer les salariés au moins deux mois avant toute cession d'entreprise.
Le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, porteur de ces mesures, est concerné au premier chef par ces mobilisations patronales. Mais le mécontentement des patrons remonte à près de 30 ans, selon leurs syndicats, soit bien avant l'élection de François Hollande. "Notre mouvement est apolitique", s'est ainsi défendu lundi matin sur Europe-1 Pierre Gattaz. "Nous sommes républicains, patriotes. Nous ne voulons surtout pas de casse dans les manifestations", a poursuivi le président du Medef pour tenter d'éviter les dérapages d'une base patronale plus radicale que les grandes confédérations.
Le Medef a rédigé un manifeste à destination du gouvernement, qui fait état des demandes du patronat, et organise dans les jours qui viennent des réunions publiques avec des élus d'une quinzaine de villes de France. La plus grande manifestation de la semaine doit se tenir mercredi à l'appel des trois grandes confédérations patronales (Medef, CGPME et UPA), qui se rassembleront à Lyon, où M. Gattaz doit prendre la parole.
Le gouvernement s'est engagé, au travers du Pacte de responsabilité et par d'autres mesures, à réduire de quelque 50 milliards d'euros les impôts et les charges des entreprises. Un engagement qui va dans le sens des propos de Pierre Gattaz -qui appelle à une baisse de la fiscalité, qui a augmenté de 42 milliards d'euros depuis 2010 et "asphyxie les entreprises françaises"- mais jugé insuffisant par les patrons.
Le porte-parole du gouvernement, Stéphane le Foll, affirmait dimanche 30 sur France-5 ne pas comprendre cette semaine de mobilisation qui, selon lui a "quelque chose d'incompréhensible". "Je pense qu'il y a un problème Gattaz", a-t-il ajouté, confirmant l'incompréhension entre chefs d'entreprise et gouvernement, malgré l'opération de charme qu'avait menée le Premier ministre Manuel Valls à l'université d'été du Medef fin août.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.