Être lanceur d’alerte, la dernière tendance du marché du travail
Suite au phénomène appelé la “grande démission”, selon un reportage du magazine Vice, de nombreux employés seraient prêts à devenir lanceurs d’alerte, pour dénoncer des mauvaises pratiques professionnelles.
Certaines pratiques en entreprise, soit pour gagner des clients, soit pour détourner la concurrence, ne sont pas éthiques, et vont parfois jusqu’à l’illégalité. De nombreux salariés n’adhèrent pas à ces méthodes et les remettent en cause, motivés par la vague de remise en question du monde professionnel et du “détravail”.
Certains décident de parasiter le système, et utilisent des groupes de discussions pour s’organiser autour du mouvement “antiwork”. D’autres préfèrent passer à l’acte. En France de plus en plus d'employés envisagent de dénoncer les irrégularités ou injustices au sein de leurs entreprises. Maintenant protégés par la Loi Sapin 2, les lanceurs d’alerte sont donc plus nombreux en France. Pour les lanceurs d’alerte au sein des organismes publics, un site à même été lancé pour signaler la mauvaise gestion de l’argent public.
Des inconvénients continuent à décourager les lanceurs d’alerte
Mais être lanceur d’alerte, ça n’est pas facile : après avoir dénoncé, on se retrouve isolé, aussi bien professionnellement que socialement. En effet, le risque pour certains jeunes professionnels de ne plus jamais trouver un travail, existe. Tout le monde ne peut donc pas se permettre d’être lanceur d’alerte, et cela malgré les nouvelles lois qui les protègent. Comme explique le reportage de Vice, “déserter son travail et dénoncer des pratiques, même frauduleuses et illégales de son employeur, reste une décision forte souvent considérée comme une petite mort sociale.” Des associations existent donc pour aider à protéger les lanceurs d’alerte.
Des lanceurs d’alerte dans tous les secteurs ?
Jérémy Désir, ancien trader de la banque HSBC, a créé en 2021 l’association “Vous n’êtes pas seuls” pour accompagner les lanceurs d’alerte s’inspirant de sa propre désertion. Selon Vice, l’association a déjà accompagné des centaines de personnes qui n’ont pas eu besoin de démissionner tout en dénonçant des mauvaises pratiques dans leurs secteurs, car les lanceurs d’alerte peuvent avoir “des niveaux de radicalité, de conscience et de politisation assez variées”.
Au niveau international, un entrepreneur bordelais du secteur des médias, Gilles Raymond, a aussi créé une fondation pour offrir une protection concrète aux lanceurs d'alertes, “The Signals Network”. L’organisation permet de médiatiser certaines révélations tout en protégeant le lanceur d’alerte. Bien que médiatiser l’affaire risque crée un risque plus grand pour le lanceur d’alerte, une forte médiatisation de sa révélation peut forcer l’entreprise à changer ses pratiques.
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