À cause de leur impact environnemental, les roses hors saison sont de plus en plus boycottées
La rose rouge à l’unité, accompagnée de sa protection en plastique, en boîte ou en bouquet par douzaines, était omniprésente dans tous les commerces ces derniers jours en raison de la Saint-Valentin. Les fleuristes comptent sur cette date pour booster leurs affaires, car un quart de leur chiffre d’affaires annuel se fait autour de cette journée "des amoureux". Cependant, pour certains, ces roses sont le symbole d’un désastre écologique, de l’exportation, et de la consommation hors saison. Provenant pour la plupart d’Afrique, ces roses sont accusées d’avoir un impact négatif sur l’environnement. Chaque année, l’appel à boycotter l’achat des roses hors saison enflamme un peu plus les réseaux sociaux.
Un bouquet de 25 roses a la même empreinte carbone qu’un vol Paris-Londres
Chaque jour, un million de roses sont cueillies dans les exploitations du Kenya, grand exportateur de fleurs coupées. Les roses voyagent depuis le Kenya et l'Éthiopie en Afrique , mais aussi dans des pays de l'Amérique Latine, comme l’Équateur et la Colombie, pour être redistribuées partout en Europe via les Pays-Bas. L'intérêt de les faire venir de loin ne permet pas seulement d’économiser le chauffage des serres en Europe, mais aussi de bénéficier d’une main d'œuvre mal payée, dénoncent les militants pour la consommation des fleurs locales. Comme le dénonce l'association “Fleurs d'ici", “un bouquet de roses, souvent importées d'Afrique ou d'Amérique latine, représente l'équivalent d'un Paris-Londres en avion”.
Des roses pleines de pesticides interdits en Europe
Selon une enquête de Hugo Clément, les roses peuvent être produites avec une utilisation importante de pesticides, qui sont souvent interdits en Europe. Ces quantités très importantes affectent l'environnement local : “En Éthiopie, dans les entrepôts où les pesticides sont stockés, on trouve plusieurs produits qui ne sont plus utilisés en Europe et qui continuent à être appliqués sur les fleurs en Afrique”. Avec ces arguments, le journaliste de “Sur le Front” a ensuite lancé un appel au boycott des roses sur Twitter. Tout cela, alors qu’il existe aussi une petite production locale de roses en France.
Se passer des roses pour une Saint-Valentin plus écoresponsable ?
Si 85 % des productions distribuées en France sont importées, ça n’est pas le cas de toutes les roses. Il existe aussi des roses “made in France”, qui respectent la qualité de leur production et l'environnement. Comme le précise le directeur du marché aux fleurs Michel Gueirard pour "En Pays varois", la notoriété de la fleur française a augmenté : "On voit que les produits français jouissent d’une meilleure reconnaissance auprès des distributeurs et des consommateurs.” Selon Mathilde Bignon et Audrey Venant, cofondatrices des cafés-fleuristes Désirée, la fleur française est à la mode… “Il y a de vrais enjeux de disponibilité des produits depuis la crise sanitaire, car beaucoup de gens se reconvertissent”, révèlent les entrepreneuses. En cette saison, il est donc possible de privilégier des fleurs de saisons produites localement comme les anémones, le mimosa, le pavot, les tulipes, les giroflées ou les violettes, rappelle Hortense Harang de “Fleurs d'ici".
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