L'ONU veut décarboner l'industrie du bâtiment en misant sur le vivant

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France-Soir, avec AFP
Publié le 12 septembre 2023 - 16:50
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Nichoir en bois
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DÉPÊCHE — Selon un rapport de l'ONU publié ce jour, l'industrie du bâtiment serait responsable de 37% des émissions mondiales de CO2, notamment à cause de la part de béton utilisé. Raison pour laquelle l'organisation souhaite une "révolution" pour décarboner le secteur.

Le topo est simple : moins de béton et plus de matières premières locales issues de la biomasse. Cela étant dit, pour que les résultats soient bons, il faudrait que la part du béton dans la construction mondiale soit réduite de moitié entre 2020 et 2060. Aussi, les deux tiers du béton restant devront être issus du recyclage, du réemploi ou constitués de ciments bas-carbone.

Autrement dit, le monde de la construction a "besoin d'avoir une réduction spectaculaire" du volume de béton neuf utilisé. Mais ce recul sera "graduel", comme le souligne Anna Dyson, directrice du centre pour les écosystèmes de l'université américaine Yale.

Retour vers le passé

Comme le rapporte l'AFP, les matériaux de construction n'ont pas toujours été émetteurs de carbone comme le sont aujourd'hui l'acier, l'aluminium, le verre, le plastique ou le béton. Jusqu'au milieu du 20ᵉ siècle, ils provenaient très majoritairement de sources renouvelables, biologiques ou organiques (bois, pierre, ou issus de l'agriculture comme la paille, le chanvre...) et surtout locaux.

"Ce n'est que depuis quelques décennies que la majorité des matériaux de construction sont issus de procédés extractifs, toxiques et non renouvelables", souligne Anna Dyson.

L'idée serait donc d'inciter l'industrie du bâtiment à "coopérer avec le secteur forestier et l'agriculture" pour gérer les ressources en bois et en biomasse, qui devraient être les matériaux du futur, comme ils ont été les matériaux du passé...

"Il s'agit d'engager une sorte de révolution retour vers le futur" pour supprimer le carbone du bâti et construire "plus léger", avoue Anna Dyson : éviter la production de déchets grâce à une approche circulaire des matériaux, choisir des matériaux biosourcés comme le bois ou le bambou, et améliorer la décarbonation des matériaux conventionnels ne pouvant être remplacés.

Les auteurs du rapport insistent sur l'importance de la biomasse végétale vivante, c'est-à-dire des murs ou des toits végétalisés, qui "constitue un matériau bas-carbone". Ils imaginent même que ces types de terrains pourraient faire naître une agriculture urbaine nourricière dans les métropoles de demain.

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