Les algues vertes continuent d’inquiéter la Bretagne : déjà 40,5 tonnes ramassées en Côtes-d’Armor depuis la mi-mai 2024
Tandis que l’année dernière, près de 15 000 tonnes d’algues vertes avaient été collectées dans les Côtes-d’Armor selon les chiffres de la préfecture et dans une information relayée par Ouest-France, ce chiffre était dans la fourchette basse face aux données des dernières années. La situation préoccupe cependant cette année, avec déjà 40,58 tonnes d’algues ramassées depuis la mi-mai. En effet, les opérations de ramassages sont lancées depuis le 15 mai dans la baie de Saint-Brieuc.
Le préfet Stéphane Rouvé préside ce vendredi 24 mai une réunion bilan sur l’année écoulée et s’inquiète des perspectives de 2024.
Les raisons de la baisse pour l’année 2023 tiennent à son hiver. En effet, grâce à un « effet dispersif » selon les termes de Sylvain Ballu, chargé de la surveillance des marées vertes auprès du Ceva, le Centre d’étude et de valorisation des algues (Côtes-d’Armor), le mois d’avril 2023 a connu une quasi-absence d’algues. Cependant, les échouages ont augmenté par rapport à la moyenne en octobre, provoquant l’augmentation de ce chiffre. Malgré tout, l’année est restée en dessous des moyennes habituelles. Depuis 2002, le centre d’étude suit la prolifération des algues vertes et permet de suivre le phénomène.
Des disparités existent alors entre les trois baies. La baie de Saint-Brieuc est la plus vaste du département, connaissant alors une houle moins importante, celle-ci rencontre des difficultés quant à la dispersion des algues en fond de baie.
Au mois de mai 2024, de nouveau, la surface couverte d’algues vertes se montre moins importante que sur la moyenne s’étendant de 2002 à 2023. Il s’agirait même d’un cumul inférieur d’environ 40%. Face aux 40,5 tonnes d’algues récupérées, la situation reste maîtrisée.
Pour autant, l’État souhaite faire plus encore. Avec une prise en charge totale du ramassage et du transport de ces ulves, ainsi qu’une moitié de traitements, ce sont déjà 1,17 million d’euros qui sont investis.
D’autres moyens sont alors envisagés, comme le ramassage au moyen d’une barge conçue par Efinor Sea Cleaner. Sa mission est alors de collecter les algues en mer pour les réduire au moment du stockage naturel fait en hiver. Ainsi, cela permettrait de retarder la prolifération une fois venue le printemps. Projet soutenu par le Plan algues vertes 2022-2027, des perfectionnements sont encore à faire. En effet, Raphaël Gautier, haut expert eau, algues vertes et transition écologique souligne qu’« il faut reconfigurer ce navire pour qu’il accède plus facilement aux lames d’eau de 30 à 40 cm en deçà de la surface, là où se trouve la plus forte concentration d’algues. Aujourd’hui, il possède un trop fort tirant d’eau ».
Malgré tout, le navire devrait être opérationnel dès l’automne prochain.
Véritable fléau, ces algues, une fois en décomposition, dégagent un gaz dont les seuils d’alerte sont vite dépassés. Pour l’année 2023, malgré la fourchette basse qu’elle représente, six dépassements de ce seuil ont été signalés.
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