Accident de Brétigny : les victimes, en quête de réponses, reçues ce lundi par les juges
Près de trois ans après l'accident ferroviaire de Brétigny-sur-Orge (Essonne), qui avait fait sept morts et des dizaines de blessés, les familles des victimes vont enfin avoir les réponses aux questions qu'elles se posent. Pour la première fois, elles seront reçues par les trois juges d'instruction chargés du dossier, ce lundi 9 après-midi au tribunal de Paris.
Selon le Parisien, qui a eu accès à de nombreux documents issus du dossier de l'enquête, le drame a fait suite à une longue série de défaillances techniques et de négligences humaines. Tout a commencé il y a plus de 20 ans. "D’une erreur de conception dans l’installation des voies de la gare de Brétigny, dès 1991, jusqu’à des opérations de maintenance vitales dont les juges d’instruction ont acquis la certitude qu’elles n’avaient pas été effectuées pendant des années, en passant par le vieillissement des infrastructures et la hausse du trafic, l’histoire ne pouvait que se terminer par un drame".
"Dès le début, des problèmes de géométrie de voies apparaissent", rapporte le quotidien. Mais ce n'est qu'en 2009 que les défaillances sont mises en lumière grâce au rapport d'Alain Delaunay, expert de la SNCF. "L'aiguillage a été mal installé. Il faudrait tout reposer correctement", avait-il alors prévenu. Malgré les conséquences que cette faute de conception pouvait engendrer, la refonte complète du secteur n'a jamais été réalisée et ce malgré la découverte d'un fissure en 2008 qu'un expert avait ordonné de surveiller annuellement. En parallèle, d'après les juges, des soupçons de falsification se sont également greffés à l'enquête pour tenter de masquer le manque de contrôles.
Le 12 juillet 2013, le déraillement d'un train en gare de Brétigny-sur-Orge avait fait sept morts et des dizaines de blessés, à cause d'une éclisse - sorte de grosse agrafe sur l'aiguillage -, dont une fissure n'avait pas été surveillée et dont trois des quatre boulons s'étaient cassés ou dévissés. L'éclisse avait alors pivoté, provoquant l'accident. Depuis l'ouverture d'une information judiciaire par le parquet d’Évry, seules deux personnes morales ont été mises en examen, la SNCF et Réseau ferré de France (RFF), toutes deux mises en cause pour homicides et blessures involontaires. Trois cheminots de la SNCF, chargés de la surveillance des voies au moment du déraillement, ont été placés mi-janvier sous le statut de témoin assisté.
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