Attentat au Bataclan : 4 ans et demi de prison pour une fausse victime
Un total de 38.000 euros pour avoir monté une histoire de toutes pièces. Jugée jeudi pour escroquerie après s’être fait passer pour une fausse victime de l’attentat du Bataclan, une femme de 49 ans a été condamnée à quatre ans et demi de prison ferme par le tribunal correctionnel de Créteil (Val-de-Marne).
Une décision qu'a rapidement saluée l'association de victimes Life for Paris. "Escroquer la solidarité nationale et profiter de la souffrance des victimes de terrorisme, comme l'a fait Florence Monjault, sont des infamies que la justice a su aujourd'hui condamner fermement. Life For Paris (…) continuera de se battre pour aider les victimes, les proches et les aidants des attentats du 13 novembre 2015, notamment face aux escrocs et aux profiteurs de tout poil", a-t-elle écrit sur Facebook.
Tout a commencé quelques semaines après l'attentat au Bataclan au cours duquel 90 personnes ont été tuées par un commando djihadiste. Le 16 février 2016, la quadragénaire s'était rendue au commissariat de Créteil pour porter plainte et se faire connaître comme l’une des victimes de la tuerie. Dans sa plainte, elle racontait notamment qu'elle entendait les balles siffler à ses oreilles, un témoignage calqué sur celui de réelles victimes et entendu au sein de l'association de victimes Life for Paris.
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Car l'affabulatrice avait rejoint un peu avant, en décembre 2015, l'organisme en tant que bénévole. Lors de son entrée, elle s’était fait passer pour une proche de victime, expliquant que son meilleur ami avait été grièvement blessé lors de l’attentat. Pour être crédible, elle avait même créé un faux profil Facebook sur lequel elle postait des commentaires, des photos et des histoires personnelles. Entre-temps, pour que son témoignage au commissariat soit plausible, elle s'était servie des documents de l’association pour établir une fausse facture d’une place de concert des Eagles of Death Metal.
Finalement elle avait perçu 25.000 euros du FGTI et 13.000 euros de l’Assurance maladie mais s’était fait dénoncer par un membre de l’association au sein de laquelle elle était devenue salariée. Déjà condamnée trois fois pour escroquerie, elle avait été arrêtée par les forces de l’ordre avant d'être placée en garde à vue où elle avait rapidement reconnu les faits.
Comme l'a rappelé Sud Ouest, onze personnes ont été condamnées pour tentative d’escroquerie et deux pour escroqueries entre le 21 novembre 2016 et le 1er décembre 2017.
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