Attentat déjoué à Toulon : le suspect avait des connexions avec la Syrie
Les révélations se succèdent dans l'affaire du projet d'attentat déjoué contre la base militaire de Toulon. Mardi 10, Canal+ avait révélé l’interpellation, le 29 octobre, d’un Toulonnais de 25 ans, Hakim M., qui ambitionnait une attaque contre le site de la marine nationale du Var. En garde à vue, il a rapidement reconnu les faits et a renseigné les enquêteurs sur son parcours et ses commanditaires.
Les hommes du contre-terrorisme ont notamment découvert des échanges éloquents avec un autre Toulonnais, Mustapha M., parti faire le djihad en Syrie en décembre 2014. Il avait été interpellé en septembre 2012 pour des menaces formulées à l’encontre de Charlie Hebdo après la publication de caricatures de Mahomet. Il se trouverait actuellement à Raqqa, capitale du "califat" installé par l'Etat islamique à cheval entre la Syrie et l'Irak et se glorifie sur les réseaux sociaux d'être "un combattant".
C’est sur les conseils de ce dernier, qui lui aurait intimé l’ordre de "s’en prendre à des militaires" qu’Hakim a d’abord tenter de se procurer un fusil automatique de type Kalachnikov. Les militaires sont souvent désignés comme cible par la propagande de l'Etat islamique.
Selon une source judiciaire, devant son absence de "relais" dans le milieu du banditisme local, il abandonne cette piste avant de commander une arme blanche par Internet.
Hakim était sous la surveillance de la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure ) depuis l'année dernière après avoir tenté de rejoindre la Syrie à deux reprises. La première fois, en octobre 2014, il est dissuadé par sa famille de monter dans l'avion, mais sa tentative de partir faire le djihad lui vaut toutefois de faire l'objet d'une fiche S.
Quelques mois plus tard, en décembre de la même année, ce sont les douaniers qui l'interceptent alors qu'il tentait de quitter le pays à bord d'un bus international. Interdit de sortie du territoire en vertu de la loi antiterroriste de novembre 2014, Hakim n'a jamais pu partir faire le djihad en Syrie ou en Irak et projetait donc d'agir sur le sol français.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.