Attentat du 14-Juillet : Nice met à l'abri les souvenirs hommages aux victimes
La mairie de Nice a mis à l'abri ce jeudi 9 la multitude de messages et d'objets déposés en signe de deuil et d'hommage par le public depuis l'attentat qui a fait 86 morts sur la Promenade des Anglais le soir du 14 juillet.
Poèmes, peluches, drapeaux, cailloux, jouets, etc.: quelque 150 boîtes d'archives ont été soigneusement remplies par des membres de l'association d'aide aux victimes Promenade des Anges, aidés par leurs soutiens et des huissiers de la mairie en tenue bleu marine et en gants blancs.
Seules les fleurs et les bougies ont été provisoirement laissées dans le kiosque à musique du jardin Albert Ier qui tient lieu de mémorial provisoire, non loin de l'endroit où un camion-bélier a été lancé contre la foule le soir du feu d'artifice par un Franco-Tunisien dont l'organisation État Islamique a ensuite revendiqué l'attaque.
"Ça fait mal au cœur forcément. On sait que ces témoignages, on ne les aura plus sous les yeux. Mais c'est pour les sauvegarder donc c'était important", a commenté Élise Petitjean, 36 ans, présidente de l'association Promenade des Anges, très émue à la vue des jouets déposés par des anonymes et lui rappelant son fils de dix ans tué dans l'attentat.
Les objets seront nettoyés, répertoriés, photographiés et entreposés provisoirement dans une salle climatisée des archives municipales à Saint-Laurent-du-Var, en attendant de pouvoir rejoindre le musée du souvenir dont l'association demande la création.
"Nous, on veut un musée du souvenir, la mairie n'est pas forcément d'accord. Ils nous ont proposé une salle mais nous on veut qu'il y ait la mémoire de nos proches, un peu dans l'esprit de ce qui a été fait à New York pour Ground Zero, avec des écrans vidéos, des photos, l'histoire des personnes, et tous ces souvenirs et témoignages", a-t-elle ajouté. "De la place, il y en a, ils arrivent à construire des immeubles, pourquoi pas un musée?!", a-t-elle ajouté en plaisantant.
Une polémique a éclaté en début de semaine avec une autre association, l'Asvat, habituée des coups d'éclats et qui jugeait prématuré de retirer les objets du kiosque. "On aurait pu les laisser là en attendant d'avoir un mémorial. Les victimes veulent qu'on perpétue cet endroit car c'est là que tout le monde s'est recueilli pour pleurer, c'est comme un cimetière", a expliqué sa présidente Liane d'Argelier.
"Le carnaval arrive, et pendant 15 jours, le kiosque sera fermé car le carnaval sera installé ici et il faut donc sécuriser l'endroit, les Niçois plus que quiconque en ont conscience. Quand il sera passé, ce sera rouvert, on pourra continuer à venir se recueillir, déposer des objets, etc", lui a répondu Mme Petitjean.
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