Crash de la GermanWings : vers un meilleur suivi des pilotes
Le crash de la GermanWings, provoqué selon tous les éléments volontairement par le copilote Andreas Lubitz le 24 mars dernier, a conduit l'Agence européenne de sécurité aérienne (AESA) à publier ce vendredi de nouvelles recommandations afin d'éviter ce type de drame à l'avenir.
L'agence avait déjà recommandé d'imposer la présence systématique de deux personnes dans le cockpit. Andreas Lubitz avait en effet profité de l'absence du pilote pour s'y enfermer et accomplir son sinistre dessein. De nombreuses compagnies aériennes ont volontairement mis en place un tel règlement depuis.
Mais c'est cette fois sur le suivi médical et psychologique des pilotes que l'AESA met l'accent. Très fragile psychologiquement, Andreas Lubitz avait consulté de nombreux médecins et suivi plusieurs traitements sans que cela n'éveille de soupçons.
L'AESA recommande donc de mettre en place "une structure de soutien" aux pilotes en difficultés pour qu'un pilote puisse trouver des solutions à ses éventuels problèmes. Cela passerait notamment par une évaluation psychologique obligatoire lors de la formation ou de la première embauche d'un pilote (ce qui existe déjà dans la plupart des grandes compagnies). De même, la part de l'examen psychologique lors des visites médicales nécessaires à l'obtention et au renouvellement de la licence de pilote professionnel pourrait être renforcée.
Autre recommandation: la mise en place de contrôles inopinés de drogues et d'alcool, et leur systématisation pour le renouvellement d'une licence, après un incident, et qu'ils soient renouvelés en cas de test positif.
Le fait qu'Andreas Lubitz ait consulté 41 médecins en cinq ans dont sept la semaine précédent le crash a également fait réagir l'AESA. Elle préconise un "solide programme de surveillance" pour que chaque administration nationale puisse s'assurer des compétences des médecins chargés de traiter les pilotes. De même elle suggère un partage de leurs informations médicales à l'échelle européenne, tout en assurant avoir pris garde à l'équilibre entre sécurité et secret médical.
Certaines de ces mesures pouvant nécessiter des modifications des règles européennes, l'AESA a prévu de créer d'ici l'automne un "plan d'action pratique" pour préparer d'éventuelles changement législatifs. C'est la Commission européenne qui avait chargé l'AESA d'établir ces recommandations. Destinées en priorité aux Etats membres, elles s'adressent également à l'ensemble de la communauté aéronautique internationale.
Le crash de l'A320 de la GermanWings, filiale low cost de la compagnie allemande Lufthansa, avait coûté la vie aux 150 personnes présentes à bord.
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