Grogne des agriculteurs : fin du blocage de 15 plateformes de distribution

Alors que des agriculteurs bloquaient 15 plateformes de distribution en Nord-Pas-de-Calais/Picardie depuis mercredi, des négociations fructueuses avec les enseignes de distribution les ont convaincu de mettre fin à leur mobilisation ce jeudi. En Bretagne, en revanche, deux plateformes sont encore bloquées.

Le blocage par des agriculteurs de 15 plateformes de distribution dans la région Nord-Pas-de-Calais/Picardie a pris fin ce jeudi 11 février après-midi après des négociations fructueuses avec les enseignes de distribution, a-t-on appris auprès des manifestants, tandis qu'en Bretagne deux plateformes étaient toujours bloquées.

Débutés mercredi 10 vers 14h dans le Nord et le Pas-de-Calais, ces blocages avaient été entrepris par une trentaine d'agriculteurs à l'aide de tracteurs dans cinq plateformes du Pas-de-Calais, trois dans le Nord, trois dans l'Oise et quatre dans la Somme.

Ils ont tous pris fin durant l'après-midi de ce jeudi, a rapporté à l'AFP Éric Taisne, responsable de la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA) du Nord. Ces déblocages ont pu survenir grâce aux négociations fructueuses menées avec les enseignes de distribution concernées - Auchan, Carrefour, Lidl, Leclerc ou encore Intermarché, a ajouté le syndicaliste.

Selon Eric Taisne, celles-ci se sont engagées à respecter une "charte partageant les risques sur la fluctuation des prix du lait", "la création de fonds de soutien pour la filière porc", ainsi que "l'étiquetage de l'origine des ingrédients contenus dans les produits transformés". "Ce n'est que le début de la démarche, nous allons maintenir une forte pression et les surveiller pour qu'elles tiennent leurs engagements", a-t-il prévenu.

Dans un communiqué, le syndicat agricole avait estimé mercredi que la "guerre des prix" affectait fortement le niveau de vie des agriculteurs. "En tant qu'acteur de la mise en marché de nos produits, la grande et moyenne distribution (GMS) portent une part de responsabilité dans la juste répartition des marges tout au long de la filière. Par la guerre des prix que les enseignes se livrent entre elles et la politique du +toujours moins cher+, les GMS affament le producteur, premier maillon de la filière, pourtant à l’origine de la valeur de ces produits".

En Bretagne, où des actions de blocages similaires se sont succédé depuis dimanche, deux plateformes étaient toujours bloquées, l'une en Ille-et-Vilaine, à Argentré-du-Plessis (Intermarché), la seconde dans les Côtes-d'Armor, à Rostronen (Intermarché), selon la préfecture de Région. Les agriculteurs qui menaient des actions au niveau des plateformes logistiques en Ille-et-Vilaine, à Liffré (Lidl), Gaël (Casino) ont été évacués. En milieu de journée, quelque 200 personnes à bord d'une centaine de tracteurs se sont rassemblées à Bain-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine), en présence de plusieurs élus.

Cette action intervient au lendemain d'importantes manifestations à Pontivy (Morbihan), où quelque 500 personnes selon la préfecture, ont déversé, avant de les incendier, le contenu de dizaines de remorques remplies de paille, de pneu ou de déchets divers devant la sous-préfecture et la trésorerie générale.

Au même moment dans la nuit de mercredi à ce jeudi, des tonnes de pneus, bottes de foin, de détritus divers étaient aussi déversées devant l'entrée de la Scarmor, la centrale d'achats de Leclerc dans l'agglomération brestoise.

Des manifestants se sont introduits dans la chambre froide, ont rapporté des sacs de poulets congelés originaires du Danemark et du lisier a été déversé sur le parking, a constaté un correspondant de l'AFP.

Enfin, à Blois (Loir-et-Cher), 200 manifestants, à bord de 65 tracteurs selon la police, étaient rassemblés ce jeudi après-midi devant la direction départementale du Territoire. Ils ont lâché une dizaine de porcelets et autant de pintades et scandaient des slogans tels que "Le Foll démission", "Soutenez-nous mangez français" ou "Les naufragés sont dans le pré".