Infanticide : Dominique Cottrez jugée pour l'assassinat de ses huit bébés
L'heure de vérité a sonné. Le procès de Dominique Cottrez, accusée d’avoir assassiné huit de ses bébés en les étouffant entre 1989 et 2007, s’ouvre ce jeudi devant la Cour d’assises du Nord, à Douai. Cette ancienne aide-soignante, qui est la première femme poursuivie pour un octuple infanticide, encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
L'affaire avait éclaté en 2010 par la découverte de sacs-poubelle enterrés dans un jardin, à Villers-au-Tertre. Dans deux des sacs, le nouveau propriétaire de la maison, installé depuis trois ans, avait retrouvé deux cadavres de nourrissons. L’enquête de la gendarmerie s'était alors très vite orientée vers les anciens propriétaires et Dominique Cottrez avait rapidement avoué les meurtres. Elle avait également avoué aux enquêteurs que six autres corps de bébé se trouvaient dans le garage de sa maison.
Lors d'une expertise psychiatrique, elle avait expliqué que ce geste "devenait une habitude, presqu'un moyen de contraception". A partir de 1989, à chaque grossesse et lorsque son mari n'était pas là, elle se rendait dans la salle de bains où étaient préparées des serviettes, pour y accoucher et étrangler à mains nues le nouveau-né, qu'elle plaçait ensuite dans un sac-poubelle. Et à chaque fois, son entourage était dans l'ignorance de sa grossesse. L'obésité de Dominique Cottrez, qui pesait 126 kilos pour 1,56 mètres aurait rendu toute grossesse indécelable, même pour les médecins.
Au cours des auditions, elle avait invoqué l'humiliation de sa première grossesse connue, ou encore la crainte que les bébés soient de son propre père, avec qui elle aurait entretenu une relation incestueuse depuis l'enfance jusqu'à sa mort en 2007. Si cette affaire avait fait beaucoup de bruit, dépassant même les frontières, c'est bien parce qu'il s'agit du plus important infanticide connu à ce jour en France.
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