Interpellé sans pièce d'identité, un Franco-Camerounais a été placé en centre de rétention administratif

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 01 mars 2018 - 18:40
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Des étrangers dans la cour du centre de rétention administrative du Mesnil-Amelot le 4 juin 2007 prè
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Un Français a été placé par erreur dans un centre de rétention administrative.
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Un père de famille français a été interpellé et enfermé en centre de rétention dans les Yvelines faute de pièce d'identité française à présenter lors d'un contrôle routier, mercredi dernier. Les policiers l'ont pris pour un étranger en situation irrégulière.

Les centres de rétention administratifs (CRA) sont destinés aux étrangers sous le coup d'une procédure d'éloignement du territoire. Un jeune père de famille franco-camerounais, prénommé Timothée et âgé de 23 ans, a été placé par erreur dans un CRA après avoir été interpellé alors qu'il n'avait pas de pièce d'identité française, mercredi 21.

Cette erreur administrative d'importance débute par un banal contrôle routier dans les Yvelines rapporte L'Humanité. Le jeune homme n'a pas sur lui son permis de conduire, ni sa carte d'identité française mais possède celle camerounaise.

"J’avais sur mon téléphone une photo de mon passeport français. J’ai proposé de la leur montrer. Ils m’ont dit qu’ils n’en avaient pas besoin", a-t-il témoigné à 20 Minutes. Il est donc placé en garde à vue pour défaut de permis, au commissariat de Rambouillet.

Il y passera la nuit sans avoir vu un avocat ni avoir pu joindre sa famille malgré ses demandes insistantes. "Non, et je m'en fous", lui aurait asséné un policier. Ses proches se sont d'ailleurs présentés à ce même commissariat pour signaler sa disparition. "Sa compagne fournit ses papiers d'identité. Mais, volontairement ou non, aucun policier ne fait le rapprochement entre le Timothée camerounais encore dans sa cellule et le Timothée français recherché par les siens", précise L'Huma.

Emmené au tribunal de Versailles, on lui explique qu'il doit alors être présenté à un juge mais finalement, il ne voit pas de magistrat. "Ils m’ont dit que le magistrat avait décidé de ma mise en rétention avant de m’obliger à +rentrer chez moi+ au Cameroun", souligne la victime. Et d'ajouter: "On m'a fait signer un papier en me disant qu'il s'agissait du formulaire de fin de garde à vue. C'était en fait un document me signifiant l'ouverture d'une procédure d'éloignement".

Lire aussi: La Cimade décerne des "Charters Award" aux préfectures qui enferment et expulsent illégalement des réfugiés

Le père de famille est donc placé dans la foulée au CRA de Plaisir, sans plus d'explication. "On m'a fait la présentation du centre de rétention, donné mes draps, ma cellule. Au début j'ai cru à une blague et ce n'est que lorsque la porte de la cellule s'est fermée derrière moi que j'ai compris que tout ceci était malheureusement en train d'arriver. Je suis père de deux enfants de 6 et 4 ans. Tous mes proches étaient très inquiets. De 12h à 16h30, enfermé dans le centre de rétention, je n'ai fait que tourner en rond dans le couloir et faire le tour de ma cellule, c'était irréel", explique le jeune homme au quotidien gratuit.

Finalement, un membre de l'association France Terre d'Asile présent sur place, face à la détresse du jeune homme qui lui raconte ses déboires parvient à joindre ses proches qui viennent déposer ses papiers d'identité français et permettre ainsi sa libération.

Du côté de la préfecture de Yvelines, on explique: "Il semblerait que ce monsieur ait été interrogé sur ses origines et qu’il n’a, à aucun moment, expliqué qu’il était de nationalité française. Il a signé tous les documents d’éloignement". 

La France a été condamnée à plusieurs reprises par la Cour européenne des droits de l'Homme pour les conditions de détention dans les CRA ainsi que pour avoir illégalement détenu des mineurs dans ces centres. Selon la Cimade, 53,5 % des retenus en CRA, en 2017, ont été libérés pour vice de procédure.

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