Karine Trapp : 37ème jour de grève de la faim pour récupérer ses enfants

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FranceSoir
Publié le 07 avril 2021 - 23:54
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Il y a un silence complet des autorités et des principaux médias à ce sujet. Karine Trapp est en grève de la faim depuis le 1er mars 2021 et de la soif depuis mardi 31 mars – Karine Trapp continue sa grève de la faim initiée devant le tribunal d’Alès pour récupérer ses enfants.

Devant l’omertà des médias et des autorités, Madame Trapp avait entamé une grève de la soif il y a 8 jours, mettant sa vie en danger.

Le Docteur Jean-Philippe Labreze nous a communiqué son bulletin de santé après un examen en date du 6 avril 2021.

Il précise que Madame Trapp « conduit sa grève de la faim et de la soif en prenant toutefois des compléments nutritionnels (vitamine C et vitamines du groupe B). »

Ce bulletin nous apprend aussi que Madame Trapp a été prise en charge en charge hier par les urgences du CHU CARREMEAU après un malaise avec perte de connaissance d’une vingtaine de minutes.  Elle a perdu plus de 20% de son poids depuis le début de sa grève et pèse aujourd’hui 43 kg. Le docteur continue sur la symptomatologie fonctionnelle et décrit un état nauséeux, des sensations vertigineuses et des difficultés respiratoires. 

Joint aujourd’hui, le Dr Labreze répond à répondu aux questions d'Aurore Van Opstal que nous reproduisons ci-après : 

Qui êtes-vous par rapport à Karine Trapp ? Et qui est Karine Trapp ? 

JPL : Je suis son conjoint depuis avril 2020. J'ai aidé Mme Trapp en décembre 2018, alors qu'elle faisait une grève de la faim devant l'Assemblée nationale. Des amis à elle cherchaient un médecin susceptible de l'assister et j'ai répondu positivement à cette demande. 

Pourquoi fait-elle une grève de la faim et de la soif ?
JPL : Elle réclame le retour de ses enfants, Samuel et Noah, qui lui ont été brutalement et injustement arrachés en mai 2017, sur la base des propos calomnieux du père de son cadet, dont elle s'était séparée quelque temps auparavant. 

Quel est son pronostic vital en ce 6 avril 2021, depuis combien de temps n'a-t-elle pas bu ? 
JPL : Elle est aujourd'hui au 37ème jour de grève de la faim et au 8ème jour de grève de la soif. Elle a fait hier un malaise sérieux. Elle a perdu connaissance pendant une vingtaine de minutes et j'ai dû la conduire aux urgences. Le bilan sanguin a montré une hypoglycémie sévère (0,66gs/l) et une hypernatrémie (taux de sodium trop élevé). La fonction rénale est pour l’instant conservée. Probablement grâce à la prise des compléments nutritionnels, l’organisme résiste étonnamment bien à cette double grève. L’évolution sera cependant rapidement péjorative, très vraisemblablement dans les 2-3 jours qui viennent, mais  elle peut également décompenser plus brutalement.

Pourquoi Noah, 11 ans et Samuel 6 ans lui ont été enlevés en mai 2017 à la suite d’une décision du tribunal de Mende ? 
JPL : Le point de départ a été les déclarations calomnieuses du père de son cadet, Samuel, qui a voulu lui faire payer sa décision de le quitter. Après s’être rapproché du père de Noah afin de créer une coalition plus efficace pour dénigrer Karine, il a alerté les services sociaux et, prétextant que Karine envisageait de quitter le territoire français, il a déclenché leur intervention dans le courant du mois de mai 2017. Quatre gendarmes et 2 éducateurs sont ainsi venus enlever Samuel et Noah.
 
Pourquoi veut-elle aujourd'hui les récupérer  ? 
JPL : Pour que leur vie à tous les trois reprenne son cours normal. Les enfants auraient dû rester avec leur mère. Elle les a portés, élevés avec amour jusqu’à ce qu’ils lui soient brutalement retirés. Chacun pouvait voir qu’ils s’épanouissaient avec elle. Leur place légitime, dans leur intérêt, est auprès de leur maman.

Que pouvez-vous dire du père de Noah et Samuel ?
JPL : Ils ont joué, à des niveaux différents, un rôle essentiel dans la situation actuelle. Le père de Samuel, M. Durand, est de toute évidence quelqu’un de malveillant. Il faut l’être pour répandre des calomnies et salir la mère de son propre fils afin de déclencher l’intervention des services sociaux. Je précise également que ce Monsieur n’a pas hésité à produire de fausses pièces devant la justice pour faire condamner ma conjointe. Il fait d’ailleurs aujourd’hui l’objet d’une plainte pénale pour escroquerie au jugement, dénonciation calomnieuse et usage de faux. Quant au papa de Noah, Mme Trapp avait réussi à renouer avec lui des liens satisfaisants, dans l’intérêt de leur fils. M.Durand, le père de Samuel, s’est rapproché de lui avec l’intention claire de saper ces relations et de s’en faire un allier dans sa lutte contre ma conjointe. Il est aujourd’hui, pour des raisons de santé, incapable de prendre Noah en charge. Mais il préfère redemander son placement en foyer plutôt que de savoir l’enfant en sécurité et heureux auprès de sa maman.

Que critiquez-vous dans le système français actuel en matière de protection de l'enfance ? 
JPL : Ce système est devenu totalement dysfonctionnel. Son objectif premier était pourtant louable : mettre en sécurité des enfants réellement maltraités, en les retirant de leur environnement familial puis, par une prise en charge appropriée, bienveillante, régler ces difficultés chaque fois que possible, afin de préserver un droit fondamental pour l’enfant : celui de vivre au sein de sa famille. M. Pierre Naves, inspecteur général des affaires sociales, disait, en 2009, que la moitié au moins des placements pourrait être évitée. Je dirais pour ma part que la moitié au moins des placements est abusive. 

La synthèse de nos recommandations a été rendue publique dans une tribune publiée il y a quelques mois. Nous demandions notamment que ces dossiers ne soient plus jugés par un juge unique et que des circonstances particulières, notamment la séparation des parents, ne soient plus prises trop souvent comme raison  motivant le placement des enfants.
 
Que désirez-vous dire au peuple français mais aussi aux politiques français ? 
JPL : notre société se doit de réformer un système devenu totalement dysfonctionnel et qui détruit tant de vies, de parents et d’enfants. C’est avant tout une question de justice et de dignité humaine. Secondairement, la question du coût pour la nation doit être posée. Rappelons que chaque enfant placé coûte au budget de l’état autour de 7 500 euros mensuels, et près de 21 000 euros si l’enfant a un handicap, pour un budget global évalué entre 12 et 15 milliards d’euros. Le placement des enfants semble être devenu une variable d’ajustement pour le budget des conseils généraux et, en cette période de disette, le système des placements d’enfants « doit » tourner à plein régime. .

Un dernier mot ? 
JPL : Karine Trapp et ses enfants vivent un enfer et une torture psychologique depuis trop longtemps. Cela doit cesser. La justice doit enfin être rendue et Samuel et Noah doivent revenir auprès de leur maman dans les meilleurs délais.‌

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