Le Samu social de Paris sensibilise sur la situation des femmes sans-abri

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Par AFP
Publié le 08 novembre 2017 - 11:30
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Une femme sans abri allongée sur le bitume à l'ombre d'un arbre, le 19 juillet 2016 à Paris
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© MATTHIEU ALEXANDRE / AFP
Une femme sans abri allongée sur le bitume à l'ombre d'un arbre, le 19 juillet 2016 à Paris
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Chaque jour, trois femmes sans-abri sur quatre restent sans solution d'hébergement, selon le Samu social de Paris, qui s'occupe du 115, le numéro d'urgence spécialisé, et lance mercredi sa campagne d'hiver centrée sur leur situation.

"Le nombre de femmes isolées sans-abri augmente et les dispositifs d'accueil sont souvent moins adaptés parce que traditionnellement prévus pour des hommes, d'où un manque chronique de places pour des femmes qu'on laisse à la rue", explique à l'AFP le directeur du Samu social de Paris Eric Pliez.

En France, 22% des personnes isolées sans domicile sont des femmes.

A Paris en 2016, 5.391 femmes seules ont appelé au moins une fois le 115, soit une hausse de 66% en dix ans. Un quart d'entre elles étaient en errance depuis plus de six mois et 69% n'avaient jamais appelé auparavant.

Mais souffrant d'une extrême saturation, le taux de réponse positive du numéro d'urgence a chuté de 72% en 2006 à 23% en 2016.

"On m'a parlé du 115, mais quand j'appelais, on me demandait toujours de rappeler à 23H00 et à 23H00 on me disait qu'il n'y avait pas de place", témoigne Annette, 25 ans.

De plus en plus de femmes, entre 60 et 100 selon les nuits, se retrouvent ainsi contraintes de passer la nuit dans la rue, dans les bus de nuit, dans les salles d'attente des hôpitaux ou toute autre solution de fortune, alerte le Samu social.

"Une femme à la rue est beaucoup plus vulnérable qu'un homme, et doit développer des stratégies pour se protéger", explique M. Pliez.

Nicole, 75 ans, aujourd'hui hébergée dans un centre, raconte qu'elle prenait le bus de nuit: gare de Lyon-gare de l'Est, puis en sens inverse, de 01h00 jusqu'à 05h00 du matin. "Dormir dans le bus, c'est presque impossible. Il y a beaucoup trop de monde", dit-elle.

Sans solution, de nombreuses femmes vont au Centre d'hébergement et de réinsertion sociale de Nanterre (Hauts-de-Seine), dans l'un des deux bus qui s'y rendent chaque jour. "Dans ce bus mixte, nombreuses sont les femmes rapportant les insultes des hommes, voire les attouchements", dénonce le Samu social.

"Parfois c'est comme des animaux", raconte Sarah, 31 ans.

Pour venir en aide aux femmes isolées sans-abri, le Samu social demande que l'offre d'hébergement soit adaptée, avec notamment la création de 100 places d'accueil en urgence réservées aux femmes et de 250 places d'insertion dédiées.

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