Palmyre : après avoir repris la ville au régime, les djihadistes se livrent à de nouvelles destructions sur des trésors archéologiques
L'organisation Etat islamique (EI) a repris, dimanche 11 décembre 2016, la totalité de l'antique cité de Palmyre, dans le centre de la Syrie. Une débâcle pour le régime syrien et son armée et un nouveau coup dur pour les trésors archéologiques que la ville renferme après des premières destructions subies en 2015.
"Des sources locales nous ont informé que Daech (l'acronyme en arabe de l'EI, NDLR) avait détruit le Tétrapyle, un monument de 16 colonnes, et des photos satellite reçues (jeudi) de nos collègues de l'université de Boston montrent des dommages à la façade du théâtre romain", a indiqué ce vendredi 20 Maamoun Abdelkarim, chef des Antiquités syriennes.
Le Tétrapyle avait été érigé à l'époque de Dioclétien, à la fin du 3e siècle. C'était un carré avec quatre colonnes à chaque coin. Sur les 16 colonnes, une seulement était d'origine tandis que les autres avaient été reconstruites en ciment par le service des Antiquités syrienne en 1963. Toutes les colonnes d'origine étaient en granit rose venu d'Égypte.
Le théâtre romain compte neuf rangées de gradins. Il est daté du premier siècle de notre ère. Lors de sa première occupation de la ville, de mai 2015 à mars 2016, l'EI l'avait utilisé pour des exécutions publiques.
Surnommé "la Perle du désert", le site de Palmyre représente un lien entre le monde gréco-romain et le monde perse, et regroupe une diversité de monuments dans un rare état de conservation, dont les plus anciens datent du Ier siècle. Les islamistes justifient la destruction d’un tel héritage, comme ils l’ont fait en mars 2015 avec la cité antique de Nimroud en Irak, car il encourage selon eux "l’idôlatrie", ses origines étant bien antérieures à l’apparition de l’Islam. Les monuments et trésors architecturaux que renferme la cité sont d'une valeur inestimable pour le patrimoine de l'humanité.
Au moins douze personnes auraient été exécutées récemment par le groupe djihadiste au cœur de la ville a annoncé l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Quatre fonctionnaires, dont des enseignants, auraient été décapités devant un musée. Les huit autres victimes -quatre soldats de l'armée syrienne et quatre combattants d'autres groupes armés syriens- auraient, elles, été exécutées par balles.
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