Salah Abdeslam, son ex-fiancée se confie
Dans une interview accordée au magazine belge Knack (traduit ici) , l'ex-fiancée de Salah Abdeslam, sous couvert d'anonymat, revient sur sa rencontre et son histoire avec celui qui est aujourd'hui l'homme le plus recherché d'Europe, soupçonné d'avoir participé aux attentats du 13 novembre.
Elle décrit un jeune homme, rencontré il y a huit ans, "très sympa et adorable", pas très religieux à l'époque. "Ses paroles avaient le don de m'apaiser", raconte-t-elle. Puis viendront les erreurs, le casier judiciaire, et les mauvaises fréquentation au premier rang desquelles Abdelhamid Abaaoud, coordinateur présumé des attaques: "je pense qu'il avait une mauvaise influence sur lui. Il me semble que Hamid n'avait de respect pour personne".
Fin 2014, Salah tente une première fois de la convaincre d'aller en Syrie. Elle refuse mais commence à avoir "de vagues soupçons". "Il me disait qu'il était en Ardenne, ou bien en France. Mais je n'étais pas dupe. Après les attentats, en regardant une émission d'investigation sur leurs préparatifs, j'ai subitement tout compris. Un vrai coup de massue!"
Paradoxalement, alors que sa radicalisation se précise, "il se montrait toujours de plus en plus aimable, attentionné, affectueux". Elle le verra pour la dernière fois au cours d'un dîner, trois jour avant les attentats: "je voyais bien que ça ne tournait pas rond. Il n'avait pas très faim, il semblait malheureux mais me disait de ne pas m'en faire, que tout allait bien. (...) Il m'a dit que s'il ne parvenait pas à m'épouser dans cette vie, on se marierait au paradis. J'ai demandé ce que ça voulait dire, mais il rejetait toutes mes questions en répétant tout le temps que ça allait très bien. Et puis, d'un coup, il était pressé d'y aller".
A la question de ce qu'elle aimerait lui dire, elle répond: "ton amour pour moi n'était-il pas plus fort que la haine en toi? J'ai honte pour toi! Peu importe ton implication dans les attentats. Pense aux victimes de Paris! Pense à leurs familles! Tu m'as fort blessée. Tu as fait honte à nos familles".
La jeune femme profite de cet interview pour rompre "officiellement nos fiançailles". Quant à lui conseiller de se rendre: "je pense qu'il préférerait encore mourir".
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