SNCF : un document interne avec des propos "insultants" et "racistes" fait polémique
Un document manuscrit, récemment découvert, recense environ 25 agents de la gare Saint-Lazare, à Paris, en leur accolant des commentaires "insultants" et "racistes", a indiqué ce mardi 29 à l'AFP le syndicat SUD-Rail, confirmant une information du Parisien.
Pour Fabio Ambrosio, responsable syndical à Sud-Rail, le document, découvert au début du mois par un agent, mélange des remarques d'ordre professionnel tel que "bon", "pas bon", à des informations sur l'appartenance syndicale et des commentaires "insultants", "racistes" ou relatifs à la vie privée.
La liste concerne des "agents de départ", chargés de donner le feu vert au départ des trains. "Sur un ou deux, il est écrit +vient de divorcer+ ou +marié à une étrangère+ avec la nationalité de la dame. Je ne vois pas trop ce que cela vient faire là", poursuit M. Ambrosio.
"Très chiant côté sécurité", "racaille bas de plafond", "un peu conne", "cafte les autres" sont quelques autres exemples cités par le Parisien.
La direction a adressé ses excuses à l'ensemble des agents le 15 novembre, après avoir été saisie par les syndicats. "Cette liste [...] contient des propos inappropriés, injustifiés" a écrit le dirigeant d'unité opérationnelle de la gare Saint-Lazare dans son courrier.
"La liste n'a fait l'objet d'aucune diffusion jusqu'à ce jour. [...] Je n'en avais pas connaissance et cela n'a donc en rien influencé les choix managériaux", poursuit l'auteur.
Une affirmation dont doute le responsable syndical de SUD-Rail qui cite des exemples plus anciens comme à Cergy en 2013 ou à Bordeaux il y a une dizaine d'années. "Sans aller jusqu'à dire que ce type de fichier est systématique, ce n'est surement pas un cas isolé. C'est une méthode de management qui vise à faire pression sur certains salariés".
Contactée par l'AFP, la direction transilienne a précisé qu'une "enquête éthique indépendante" avait été lancée, qu'un CHSCT extraordinaire avait eu lieu le 22 novembre et qu'une aide psychologique et médicale était proposée aux salariés visés.
En attendant les résultats de l'enquête et les éventuelles sanctions, les deux agents supposés être impliqués dans cette affaire ont été "éloignés du service". Ce n'est pas la première fois qu'une affaire de fichage de salariés est révélée. En avril dernier, la CGT avait dénoncé une pratique similaire concernant des conducteurs de la RATP.
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