Solidarité et confiance, la vie made in Normandie - Les maraudes de France-Soir épisode 004
Au hasard de la petite balade en voiture, que j'effectue cette semaine en France (1) avec mon chien (« Jacki », le joli petit Jack Russel sur la photo), sans plan de route véritable, histoire de voir un peu ce qui se passe en dehors de Paris, j'ai atterri en Normandie. À Trouville-sur-Mer précisément, dans le Calvados, à trois kilomètres de Deauville. Et tandis que mon fringant toutou et moi-même, nous profitions de l'air marin à pleins poumons et du paysage, Jacki est tombé sur un coquillage étrange dont j'ignore le nom tout autant que lui, et moi je suis tombé sur Dominique (2).
Dominique a été infirmier libéral pendant plus de 30 ans. Ne voulant pas se soumettre à l'injection « anti-covid », il a décidé d'arrêter. Le nombre de soignants suspendus ou ayant décidé en âme et conscience de ne pas succomber à l’obligation vaccinale est un chiffre gardé bien secret ! C’est un peu comme pour les manifestants où le nombre déclaré par les organisateurs est toujours contesté par l’administration – ici il oscille entre quelques milliers si l’on en croit l’administration et des dizaines de milliers si l’on en croit les soignants ! Alors, Dominique, ayant l'âge légal pour le faire, il a pris sa retraite. Une retraite anticipée, cependant, et donc d'un montant réduit. Car au regard des nouveaux critères « imposés aux forceps » (3), il lui manquait deux annuités pour bénéficier d'une retraite à taux plein.
C'était en 2022, juste après les élections.
Du coup, pour lui qui habitait un petit appartement (T2), dans un Paris où avec les Jeux olympiques en point de mire, les prix des loyers battent des records, les fins de mois étaient devenues difficiles : très vite après qu'il se soit « acquitté » de ses charges fixes, son compte bancaire affichait un découvert « coupable », à savoir synonyme d'agios.
Mais heureusement pour lui, il y a parfois une justice.
En effet, en dû retour d'ascenseur de la haute conscience avec laquelle, lorsqu'il officiait encore, Dominique a pris grand soin d’une maman, celle de Patrick (2), agent d'assurances, pendant des années, notamment durant les derniers mois de sa vie, Patrick lui a offert cela : le gîte et le couvert permanents dans la maison dont il a hérité à la mort de sa maman, à Trouville-sur-Mer.
Oui, étant donné que Patrick travaille et vit à Paris, il a opté pour ceci, pour l'entretien de cette très jolie bâtisse traditionnelle normande et de son grand jardin en bord de mer : plutôt que d'employer une jeune fille au pair, il a proposé à Dominique de s'y coller en tant que vieux monsieur au pair.
Et évidemment, Dominique a accepté. C'était une occasion en or. Une opportunité inespérée, miraculeuse, à saisir sans hésitation.
« Je n'y connais rien en jardinage, mais ce n'est pas grave : j'apprendrai sur le tas. », avait dit alors Dominique à Patrick, m'a-t-il raconté, enthousiasmé qu'il était à l'idée de commencer cette nouvelle vie. Et ça tombait bien : il y avait justement à la fois un talus à aplanir dans le jardin, et tout un tas de tâches qui l'attendaient dans la maison en question.
Voilà. C'est ainsi que Dominique s'est retrouvé en Normandie, à savourer cette nouvelle situation. Une situation qui est bénéfique pour lui en tous points, et qui arrange pareillement son ami Patrick : une personne en laquelle il sait pouvoir avoir toute confiance, prend grand soin de la maison secondaire qu'il a à Trouville-sur-Mer, à savoir exactement comme cette personne, jadis, a pris grand soin de sa maman à Paris.
Et comme cette maison est sur deux étages et suffisamment grande en surface pour être segmentée en deux appartements, Patrick et Dominique en ont fait ceci : un grand appartement qui occupe toute la surface du rez-de-chaussée, et un appartement moins vaste qui lui occupe le premier étage, et auquel on accède par un escalier extérieur.
Et outre le grand potager dont Dominique s'occupe également, ces deux appartements ont chacun une partie du jardin, qui chacune a un accès spécifique à la mer.
L’eau céans ! L'océan, pardon. Les Normands y tiennent.
Et ils ont raison !
1) quel beau métier j'ai.
2) les prénoms ont été changés.
3) « Élisabeth Borne l'a dit : désormais les annuités il en faut 49-3 », m'a dit Dominique à ce sujet, le sourire aux lèvres, preuve qu'il a pris le parti de ne pas en être aigri. Là aussi il a fait le bon choix.
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