Tentatives d'attentats : les trois suspectes devant le tribunal, un commanditaire français soupçonné

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 12 septembre 2016 - 18:51
Image
Deux policiers à Paris.
Crédits
©Miguel Medina/AFP
Plusieurs projets d'attentats ont échoué ou été déjoués ce dernières semaines en France.
©Miguel Medina/AFP
Les trois femmes soupçonnées d'avoir planifié des attentats à Paris ont été présentées devant le tribunal ce lundi. Les enquêteurs les soupçonnent d'avoir agi sur instruction de Rachid Kassim, un djihadiste français actuellement en Irak ou en Syrie, et qui aurait également communiqué avec un garçon de 15 ans interpellé samedi.

Le commando de femmes soupçonnées de vouloir commettre un attentat en France a été déféré lundi à Paris en vue d'une mise en examen, a annoncé le parquet de Paris, dans un contexte de menace maximale due aux appels à frapper lancés depuis la zone irako-syrienne via Internet.

Inès Madani, 19 ans, Sarah H., 23 ans, et Amel S., 39 ans, avaient été interpellées jeudi soir dans l'Essonne par les policiers lancés à leur recherche après la découverte quelques jours plus tôt, en plein cœur de Paris, d'une voiture chargée de bonbonnes de gaz. Mohamed Lamine A., 22 ans, compagnon de Sarah H., a lui aussi été présenté à la justice.

Preuve que la menace ne retombe pas dans un pays frappé depuis 2015 par une série d'attentats ayant fait 238 morts, un adolescent de 15 ans, lui aussi soupçonné de vouloir passer à l'action, devait également être déféré lundi, deux jours après son arrestation dans le XIIe arrondissement de Paris, au domicile de sa mère où il était assigné à résidence depuis avril pour radicalisation.

Point commun à ces deux dossiers pensent les enquêteurs: l'implication d'un djihadiste français qui pourrait se trouver en zone irako-syrienne, Rachid Kassim, 29 ans, originaire de Roanne, soupçonné de téléguider ses émules à distance via Telegram.

Ce réseau de messagerie est considéré aujourd'hui comme l'un des moyens de communication préférés des djihadistes, du fait de son système de cryptage et de ses forums de discussion accessibles seulement sur invitation.

Selon les enquêteurs, Rachid Kassim a déjà téléguidé, de manière plus ou moins décisive, les attaques de Magnanville (Yvelines), où Larossi Abballa a tué un policier et sa compagne le 13 juin, et de Saint-Étienne-du-Rouvray (Seine-Maritime), où Adel Kermiche et Abdel Malik Petitjean ont tué un prêtre le 26 juillet.

Lors de son interpellation, Sarah H., consciente d'être repérée, avait attaqué l'un des policiers dans son véhicule en lui assénant un coup de couteau, le blessant à l'épaule. Inès Madani s'était lancée sur un autre fonctionnaire, couteau à la main, avant d'être blessée par le policier.

Pour les enquêteurs, il ne fait aucun doute que les trois femmes, après l'échec de l'attaque à la voiture piégée, comptaient passer à l'action: le commando entendait "clairement (...) commettre un attentat", avait déclaré vendredi le procureur de la République à Paris, François Molins.

Ces trois femmes, dont les deux plus jeunes étaient connues des services pour leur radicalisation et des velléités de départ en Syrie, avaient évoqué des gares de l'Essonne et de Paris, ainsi que des policiers comme cibles potentielles, selon des sources proches de l'enquête.

Elles envisageaient aussi de se procurer des ceintures explosives ou de lancer des voitures contre des bâtiments, précise une de ces sources. En perquisition, les policiers ont trouvé au domicile d'Amel S. sept bouteilles en verre vides, "avec à proximité ce qui pourrait s'apparenter à des mèches artisanales en papier" et dans son véhicule "deux jerricans de cinq litres avec des résidus de carburant", avait détaillé le procureur. La fille d'Amel S., âgée de 15 ans, a été relâchée dimanche.

Samedi, une première suspecte, Ornella Gilligmann, 29 ans, une convertie radicalisée, a été mise en examen et écrouée dans l'enquête sur la voiture remplie de bonbonnes de gaz. Son empreinte avait été retrouvée dans le véhicule.

D'après son récit, elle a échoué à mettre le feu au véhicule avec Inès Madani, avant de fuir à la vue d'un homme pris pour un policier en civil. Les modalités de l'attaque à la voiture piégée correspondent aux consignes que Rachid Kassim dispense via internet.

 

À LIRE AUSSI

Image
Valls-Sérieux-ministre
La menace d'attentats djihadistes en France est "maximale", avertit Valls
La menace d'attentats djihadistes visant la France est "maximale", a averti Manuel Valls ce dimanche après la découverte d'une voiture chargée de bonbonnes de gaz en p...
11 septembre 2016 - 13:09
Politique
Image
Bernard Cazeneuve sérieux mains jointes
Djihadisme : "293 individus" arrêtés depuis le début de l'année en France, annonce Cazeneuve
Depuis le début de l'année "293 individus engagés dans des filières terroristes" ont été arrêtés en France, a annoncé Bernard Cazeneuve ce samedi, suite à l'arrestatio...
10 septembre 2016 - 16:14
Politique
Image
Une interpellation dans l'Essonne après une opération antiterroriste.
Terrorisme : 59 femmes sont actuellement mises en examen dans des dossiers de filières djihadistes
L'arrestation de plusieurs femmes, parfois jeunes, dans l'affaire de la voiture piégée aux bonbonnes de gaz rappelle que les femmes ont un rôle actif dans les affaires...
09 septembre 2016 - 20:52
Société

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Les dessins d'ARA

Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.