Tutelle de Vincent Lambert : décision attendue le 10 mars
La juge des tutelles de Reims décidera le 10 mars s'il convient de nommer un tuteur pour représenter Vincent Lambert, hospitalisé depuis 2008 en état végétatif et dont la famille se déchire sur son sort, a-t-on appris lundi de source judiciaire.
Lors de l'audience devant la Chambre des familles du TGI de Reims, le procureur de la République a requis la désignation d'un tuteur extérieur à la famille auquel seraient associés deux subrogés-tuteurs dont Rachel Lambert, l'épouse de Vincent.
"Mon mari n'a pas besoin d'un tuteur, je suis son épouse. Si la justice décide qu'il faut un tuteur, je suis évidemment légitime sinon que resterait-il de notre mariage?", a expliqué à l'AFP Rachel Lambert. La décision sera rendue par courrier aux différentes parties le 10 mars.
Selon François Lambert, le neveu de Vincent partisan de l'arrêt des traitements, une tutelle représenterait "une menace supplémentaire pour le droit de Vincent à ne pas subir d'acharnement thérapeutique".
"La justice doit dire que le débat du maintien en vie de Vincent a déjà été tranché notamment par la plus haute juridiction européenne, on ne va pas recommencer à l'infini ce procès", a plaidé Gérard Chemla, l'avocat de François Lambert.
Quant aux parents, catholiques traditionalistes farouchement déterminés à maintenir en vie leur fils, ils espèrent dans la désignation d'un tuteur la possibilité d'un transfert de Vincent vers un autre établissement. "Vincent a évolué par rapport à l'année dernière et il n'a rien à faire au CHU de Reims qui n'a qu'un projet de mort pour lui", a estimé Jérôme Triomphe, leur avocat.
L'arrêt des traitements de Vincent, plusieurs fois contesté en justice par les parents, avait finalement été validé par le Conseil d'Etat pour qui la continuation des soins du patient atteint de lésions cérébrales jugées irréversibles constituait une obstination déraisonnable puis, en juin 2015, par la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH).
Après l'avis de la CEDH, le docteur Daniela Simon, désormais en charge de Vincent, avait engagé une "nouvelle procédure collégiale en vue d'une décision d'arrêt des soins". Mais, à la surprise générale, la médecin se refusait à statuer au motif officiel de pressions extérieures nuisant à la "sécurité" du patient comme des équipes médicales, notamment après des menaces d'enlèvement publiées dans un blog.
Les médecins avaient alors alerté le procureur de Reims pour réclamer des mesures de "protection globale et déterminer un référent qui pourrait représenter légalement" le patient.
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