Vincent Lambert : ses camarades infirmiers mobilisés pour le "laisser partir"
Vêtus d’un tee-shirt blanc marqué "Laissons partir Vincent", ils sont venus dire adieu à leur ami. Alors que les parents de Vincent Lambert continuent à lutter pour maintenir leur fils tétraplégique en vie, les copains de promo de ce dernier se sont réunis pour demander l’arrêt de ses soins, conformément à la dernière décision de la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH). Une douzaine de camarades infirmiers étaient donc présents ce samedi après-midi devant l’établissement où Vincent Lambert est pris charge, à Reims (Marne). Après s’être recueillis en silence dans la cour de l’hôpital Sébastopol du CHU de Reims, ils ont également remis un courrier de soutien à titre symbolique à l’équipe médicale en charge du tétraplégique, dans un état végétatif "grave et irréversible" selon les médecins.
"Nous avons recueilli 13 témoignages parmi ses amis de l'époque qui relatent ses propos émis à l'occasion de stages sur la fin de vie, les soins palliatifs ou le grand handicap, où il affirme clairement que, si cela devait lui arriver, il préférerait partir", a expliqué à la presse le porte-parole du "Collectif Cinquante-cinq" (LV en chiffre romain, initiales de Vincent Lambert) qui regroupe une cinquantaine d'infirmiers des promotions 1996-99 et 1997-2000 qui ont connu Vincent Lambert au cours de ses études à Laon (Aisne).
"Nous nous sommes mobilisés également en réaction à l'horreur de la vidéo diffusée récemment. Nous qui le connaissions, savons qu'il aurait détesté cette médiatisation, et utiliser ainsi son image ce n'est pas être l'ami de Vincent", a poursuivi le porte-parole, préférant garder l'anonymat par peur de représailles de la part de la mouvance catholique-traditionaliste. "Cela fait mal au coeur de voir un ami dans cette situation irréversible. C'est vrai qu'on a envie, quand on lui pose une question, de lire une réponse dans ses yeux, mais il faut se rendre à l'évidence, les expertises ne laissent aucun doute sur son état", a-t-il ajouté, indiquant avoir visité Vincent Lambert il y a deux mois.
Car, quelques jours après l’arrêt de la CEDH en mai, des militants pro-vies, proches de la famille de Vincent Lambert, ont diffusé sur Internet des vidéos le montrant en train de cligner les yeux et de déglutir alors qu’il écoutait la voix de sa mère au téléphone. Mais selon, Eric Kariger, l'ancien médecin du tétraplégique, il ne s’agit que de réactions physiologiques et non pas de preuves que le malade reconnait ou comprend ce qui l’entoure.
Contournant cette opinion, les parents de Vincent Lambert ont déposé vendredi 26 une demande de révision de la décision de la CEDH qui avait validé l'arrêt de l'alimentation et de l'hydratation du tétraplégique. Selon eux, il y aurait à ce jour des"éléments nouveaux et décisifs", dans l’état de santé de leur fils qui aurait ainsi"recommencé ces derniers jours à manger et boire par la bouche".
Rappelons que cela fait désormais sept ans que Vincent Lambert, 38 ans, est cloué au lit sans possibilité ni de se déplacer, ni de communiquer.
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