Procès du « violeur de Tinder », 19 ans de prison, et une obligation de quitter définitivement le territoire, requis par le Parquet

Auteur(s)
Laurence Beneux
Publié le 29 mars 2024 - 11:00
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Obligation de quitter définitivement le territoire français, contre le photographe Salim B, surnommé « le violeur de Tinder »
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En cet avant-dernier jour d’un procès commencé le 18 mars devant la Cour criminelle de Paris, l’avocat général Philippe Courroye a requis 19 ans de prison, assortis d’une peine de sûreté aux 2/3, et une obligation de quitter définitivement le territoire français, contre le photographe Salim B, surnommé « le violeur de Tinder ».

« Pour moi, il est très dangereux » a déclaré Philippe Courroye à France-Soir, à la sortie de l’audience.

« Il y a 17 victimes qui ont témoigné à ce procès, et il ne faut pas oublier qu’il y en a 6 autres qui ont porté plainte depuis, a ajouté le magistrat, et on sait que de très nombreuses victimes n’osent pas porter plainte, alors je suis sûr qu’il y a un chiffre noir concernant cet accusé ».

Lorsque l’accusé a été remis en liberté en 2019, après les deux ans de détention provisoire qui ont suivi les premières plaintes pour viol à son encontre, il a violé son contrôle judiciaire et a recommencé à proposer des séances de photos de jeunes filles en utilisant les réseaux sociaux, et sa notoriété croissante. À la suite de quoi, 6 nouvelles victimes présumées ont accusé le photographe de les avoir violées durant ces « shootings » et ont porté plainte.

Une réitération soulignée par l’avocat général durant son réquisitoire, tout comme il a mis en exergue un mode opératoire rôdé, et l’indifférence de l’accusé face à la détresse exprimée par les parties civiles durant les jours d’audience.

Le magistrat a exprimé sa conviction que Salim B avait bien soumis chimiquement les plaignantes, et a rappelé l’oblitération de la conscience que provoque la MDMA (NDLR : appelée aussi communément la « drogue du violeur ».)

Philippe Courroye a rappelé la détresse exprimée par les victimes présumées lors de leurs témoignages à la barre et a rendu hommage à leur courage.

L’avocat général a donc demandé à la Cour de déclarer Salim B coupable des 13 viols et 4 agressions sexuelles qui lui sont reprochés, et de condamner sévèrement celui qui, d’après lui, a le profil d’un prédateur dangereux. Le magistrat a requis 19 ans d’emprisonnement, avec une peine de sûreté aux 2/3 qui assurerait que le photographe de 38 ans ne puisse sortir qu’après un minimum de 12 ans de réclusion, et une obligation définitive de quitter le territoire français.

Pourquoi pas 20 ans, le maximum encouru ?

« Parce que, comme je l’ai dit à l’audience, j’ai noté que si l’accusé avait précédemment été condamné à 10 mois avec sursis par le tribunal judiciaire de Paris, pour faux et usage de faux, il ne l’avait jamais été pour les faits qui lui sont reprochés aujourd’hui, et que j’ai quand même voulu en tenir compte », nous a expliqué Philippe Courroye.

Mais compte tenu de sa conviction que le photographe marocain est dangereux, dépourvu d’empathie, et « ne respecte rien », preuve étant qu’il a violé son contrôle judiciaire dès qu’il s’est retrouvé dehors, le magistrat a aussi demandé une obligation définitive de quitter le territoire français.

Un réquisitoire qui a été accueilli avec soulagement et gratitude par les victimes présumées.

« Salim B a détruit ma vie il y a 9 ans, nous dit une des parties civiles, mais ma victoire, c’est d’être là aujourd’hui. »

« Et d’avoir gagné 17 super copines et de belles rencontres », renchérit une autre, faisant référence à la solidarité qui unit les plaignantes aujourd’hui, et aux soutiens qu’elles ont reçus.

 « Car on a aussi reçu beaucoup d’amour », conclut-elle.

Le verdict sera rendu demain vendredi.

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