Alcoolisme : le Baclofène à forte dose augmente les risques de décès, d'intoxication et d'épilepsie
Entre 2009 et 2015, plus des deux tiers des patients souffrant d'alcoolisme (soit 213.000) ont utilisé le Baclofène pour se soigner alors que l'autorisation de mise sur le marché (AMM) stipule que le médicament est censé guérir les personnes atteintes d'une affection neurologique. Dans une étude réalisée par la Caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs Salariés (Cnamts) et l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) en collaboration avec l'Inserm publiée lundi 3, les organisations de la santé mettent en garde contre le risque de décès dû aux prescriptions trop fortes du médicaments. "Au-delà de 180mg par jour. La hausse du risque d'hospitalisation et surtout de décès des patients traités par Baclofène par rapport aux traitements de la dépendance à l’alcool apparaît particulièrement nette: la fréquence des hospitalisations est augmentée de 46% et le risque de décès est multiplié par 2,27".
Plus la dose de Baclofène prise est grande, plus le médicament accroît le risque d'intoxication, d'épilepsie et de mort inexpliquée précise l'étude.
L'agence nationale du médicament engage donc une réévaluation du danger du Baclofène afin de revoir la RTU (Recommandation Temporaire d'Utilisation), principalement en ce qui concerne les doses prescrites car actuellement, la dose maximale autorisée est de 300 mg par jour.
L'autorisation de mise sur le marché du Baclofène dans le traitement de l'alcoolisme est en cours d'évaluation. Les résultats de l'étude seront pris en compte par l'ANSM qui doit décider si oui ou non, il est possible de commercialiser ce médicament tout en évitant les risques de décès ou de maladie.
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