Codéine à haute dose : la nouvelle drogue des jeunes qui inquiète et qui tue
Déjà deux adolescents morts de puis le début de l'année. L'utilisation de la codéine (un antidouleur vendu sans ordonnance) à des fin récréatives par certains jeunes serait en plein développement. Un phénomène de mode dangereux qui inquiète notamment l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).
Les chiffres manquent encore, notamment parce qu'il est difficile de repérer un adolescent qui se drogue à la codéine avant qu'il finisse aux urgences pour une intoxication grave. Cinq cas de ce type ont été recensé en 2017. Déjà sur le terrain, les professionnels de santé font remonter aux autorités sanitaire ce constat que le détournement des médicaments en drogue se développe. En mai dernier, le "purple drank", mélange de sirop contre la toux contenant de la codéine, antiallergiques et alcool avait déjà fait ses premières victimes.
"Cet usage se répand de plus en plus chez les préadolescents, ce qui est préoccupant. Plus que l'effet planant de la codéine, le paracétamol, à dose élevée, peut être très toxique et endommager le foie. Ce phénomène semble s'accentuer depuis un an. La prise de cette substance chez cette tranche d'âge, qu'elle soit en solution buvable ou en comprimés, nous inquiète", a expliqué au Parisien Nathalie Richard, directrice à l'ANSM.
Dérivé du pavot au même tire que la morphine, la codéine se trouve dans n'importe qu'elle pharmacie à quelques euros le paquet sous des appellations telles que Klipal ou Codoliprane. En théorie n'importe qui peut donc s'en procurer même si les pharmaciens ont le droit de refuser d'en vendre à un client dans le doute.
A haute dose, elle provoque un ralentissement du rythme cardiaque et donc une sensation euphorisante. Associé à d'autres substances comme l'alcool ou les anxiolytiques, elle peut provoquer un coma parfois mortel, en plus de ses effets toxiques.
Le risque est donc identifié mais difficile à combatte. Des mécanismes de préventions doivent être mis en place notamment pour repérer les utilisateurs, une tâche ardue selon Nathalie Richard car "dans la plupart des cas, il s'agit de préadolescents et de jeunes majeurs sans histoire, sensibles au phénomène de mode(...). On est bien loin de l'image classique du toxicomane".
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