Hôpitaux : les internes en grève
A l'appel de l'Intersyndicat des internes (Isni), les étudiants en médecine, que l'on appelle les internes, se sont mobilisés ce lundi 17, pour demander le respect des repos de sécurité. Obligatoire depuis 2002, il se caractérise par une pause de 11 heures à l'issue de chaque garde de nuit, pour éviter qu'il ne travaille 24 heures d'affilée.
"Il n'est plus acceptable que les internes soient corvéables à merci", avait reconnu, il y a un an, Marisol Touraine. Malgré les instructions données par la ministre de la Santé, ce temps de repos n'est respecté que dans un cas sur cinq, explique aujourd'hui l'Intersyndicale. Pourtant, en 2013, Bruxelles avait mis la France en demeure de se conformer au droit européen, qui impose un temps de travail hebdomadaire de 48 heures maximum. Seulement voilà: selon une enquête nationale menée par l'Isni, les internes travaillent en moyenne 60 heures par semaine. Pire encore: certains étudiants peuvent même faire jusqu'à 90 heures par semaine pour un stage aux urgences au ou chirurgie. "Gare aux erreurs médicales", faute de repos suffisant, a prévenu le syndicat.
Dans un communiqué, publié vendredi 14, le ministère explique que "la réduction du temps de travail des internes, demandée par la Commission européenne, préservera la qualité de la formation initiale, notamment par la sanctuarisation des 2 demi-journées universitaires". Il n'en fallait pas plus pour faire réagir le syndicat qui s'explique à son tour. "L’InterSyndicat n’est pas dupe du jeu d’équilibriste ministériel tentant de ne rien changer sur le temps de travail des internes tout en essayant de répondre, sur le papier, aux exigences de Bruxelles" s'emporte l'Isni avant d'ajouter: "Avec ses tours de passe-passe sur le sujet, le ministère méprise les internes".
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