Hôpitaux publics : 250 millions d'euros pour les rendre attractifs
Rendre attractifs les hôpitaux publics: tel est l'objectif du gouvernement. Alors que près d'un tiers des praticiens hospitaliers partiront à la retraite d'ici 2020 et que leurs successeurs, les jeunes, préfèreraient a priori se diriger vers le privé, faute d'un salaire suffisant, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a annoncé lundi 2 un plan d'urgence de 250 millions d'euros pour éviter la pénurie de blouses blanches dans les années à venir.
"Il s'agit de répondre aux attentes des jeunes et de faire face au déficit démographique de certaines spécialités, comme les anesthésistes et les chirurgiens, et d'aider certains établissements à recruter", a-t-elle expliqué, avant d'ajouter: "l'essentiel sera financé grâce aux économies réalisées sur les dépenses d'intérim" qui baisseront, et "quelques dizaines de millions d'euros seulement resteront à la charge des hôpitaux".
Parmi les mesures envisagées qui seront progressivement mises en œuvre à partir du 1er janvier 2016: une "prime d'engagement", équivalente "à plusieurs mois de salaire" pour les jeunes qui accepteront de travailler pendant cinq ans dans un hôpital manquant de médecins ou de spécialistes comme l'anesthésie-réanimation. Le ministère espère signer 3.000 contrats de ce type d’ici à fin 2018. Ces jeunes médecins bénéficieront également d'un bonus de deux ans d'ancienneté, ce qui leur permettra de gravir les échelons plus vite.
La souplesse des statuts est également au programme du ministère, qui s'est basé sur le rapport de l’ancien sénateur socialiste Jacky Le Menn pour faire ses propositions. "Il faut que ceux qui restent à l’hôpital public n’aient pas le sentiment que ceux qui ont fait d’autres choix ont une vie plus simple", a souligné Marisol Touraine. De ce fait, leur statut sera donc modernisé. Pour les syndicats, ces annonces vont dans le bon sens. "Ces mesures, attendues, sont conformes aux demandes exprimées par notre génération", ont réagi, dans un communiqué commun, les syndicats des étudiants en médecine Anemf, des internes Isni et Isnar-IMG, et des chefs de cliniques ISNCCA.
En raison des problèmes de recrutement dans le public, certains établissements ont été contraints de fermer leurs portes, au détriment des patients, comme cet été à Valognes, dans la Manche.
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