Il retrouve son père biologique, donneur de sperme anonyme
Arthur Kermalvezen est passé outre la loi qui veut que donneurs de sperme et enfants issus de ces dons soient protégés par un total anonymat. Ce Français de 34 ans a d'ailleurs retrouvé son géniteur en quelques semaines avec une apparente facilité en décembre dernier.
Tout comme sa sœur, cet agent commercial est né après une insémination artificielle. S'il l'a toujours su, il ignorait qu'à ses 18 ans ses parents ne pourraient pas lui révéler l'identité de l'inconnu qui avait donné son sperme pour qu'il puisse naître, la faute à l'anonymat qui entoure les donneurs.
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Visiblement déterminé à ne pas s'arrêter là, Arthur Kermalvezen a décidé récemment de rechercher activement l'homme qui a donné son sperme il y a une trentaine d'années.
C'est ainsi qu'il s'est procuré un test ADN auprès d'une entreprise américaine, après avoir "tout tenté avant". "C'est archi simple, ça m'a pris 30 secondes pour le commander, deux jours pour le recevoir, trois semaines pour avoir les résultats", a-t-il expliqué au micro d'Europe 1 lundi 15.
Parti sur sa lancée, il a ensuite consulté les fichiers de cette entreprise et a découvert qu'un parent à lui, inconnu, avait aussi fait la même démarche pour effectuer un test salivaire. Il a directement contacté ce jeune Franco-anglais sur le réseau social professionnel LinkedIn. Ensemble ils ont alors remonté leur arbre généalogique en commun.
"Toute la branche anglaise je l'ai éliminée de facto. Et sur la branche française il ne restait plus rien, à part un monsieur qui était de la génération de ceux qui auraient pu donner", a expliqué Arthur Kermalvezen en détaillant ses recherches qui ne lui ont demandé que 12 heures.
C'est ainsi qu'il a pu retrouver son père biologique. Il lui a discrètement fait parvenir une lettre qui lui a finalement été remise le 23 décembre dernier. Seulement deux jours plus tard, cet homme à la recherche de son géniteur recevait le coup de téléphone qu'il avait espéré durant des années.
Lui et son donneur, qui n'habite qu'à 1h30 de distance, ne se sont pas encore rencontrés mais un rendez-vous devrait être fixé rapidement.
Mauvaise nouvelle dans cette belle histoire: le donneur a informé Arthur Kermalvezen qu'il était atteint "d'une anomalie génétique rare qui prédispose à certaines maladies", comme il l'a expliqué à Libération.
"Il va falloir que je fasse un test, et mes enfants aussi. Cela sert à ça aussi de pouvoir retrouver son donneur. Dans mon cas, la vérité est à double tranchant. Mais je ne regrette rien".
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Avec sa femme, elle aussi issue d'une insémination artificielle après un don de sperme anonyme, ils militent pour la fin de l'anonymat "lorsque les deux parties sont d'accord".
Leur témoignage survient seulement deux jours avant les Etats généraux de la bioéthiques, qui se tiendront jeudi 18. Le sujet le plus attendu est celui de la PMA, le couple espère que l'anonymat des donneurs de sperme, inscrit dans le code pénal, sera aussi discuté.
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