INTERVIEW EXCLUSIVE : La «science» de la pandémie, Marcos Eberlin, PhD, science collaborative acte 2

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Marcos Eberlin pour le collectif brésilien, Xavier Azalbert pour FranceSoir
Publié le 26 mai 2020 - 05:57
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Science collaborative...
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INTERVIEW EXCLUSIVE : Marcos Erbelin, Professeur de Chimie, leader d'un collectif brésilien de 300 personnes, qui a écrit une lettre ouverte sur la science. Il a répondu à nos questions et nous publions cette lettre assez incroyable sur leur vision de la science ainsi que l'étude récente publiée dans The Lancet qui tend à décrédibiliser l'hydroxychloroquine comme un traitement contre le Coronavirus.  


Note du directeur de la publication :

Depuis le début de la pandémie, nous avons suivi les travaux de divers groupes sur internet, fervent supporteur de la science collaborative qui permet de trouver plus vite et plus sûrement qu’en utilisant les processus de décisions traditionnels.  Il y a peu de temps, un chef d’entreprise nous rappelait le virage pris en termes de communication avec le « Je suis Charlie » propulsé par un citoyen et embrassé par le peuple. Devant cet engouement, les politiques, les élites qui sont avant tout des citoyens n’ont eu d’autres solutions que d’embrasser à leur tour, au risque d’être laissés pour compte, ce message venant d’en bas. En bas le peuple.  Ce peuple que l’on a confiné pendant quelques mois. Chacun vous racontera l’histoire de son confinement pendant longtemps, cependant, ce qui restera dans l’esprit de beaucoup, ce sont les incroyables et improbables rencontres faites, l’énergie mise à essayer de comprendre et chercher à contribuer en se rassemblant.

Groupes d’intérêt, sans conflit …d’intérêt.

Oui, c’est bien là que réside une partie de la science aujourd’hui, celle qui avance non biaisée par des échantillons de castes, de groupes, de formations ou d’écoles de pensées. Celle qui essaie de comprendre comment on a pu en arriver là: blanc, beur, bleu, la couleur de peau, les idées politiques n’ont pas de place quand l’objectif est de comprendre et de trouver. Nous pouvons aujourd’hui témoigner, un groupe de trente personnes en France, travaillant ensemble, collectivement sur la compréhension de l’étude publiée par the Lancet et à 8000 km un groupe d'experts Brésiliens qui est arrivé à la même conclusion.  Incroyable de prendre conscience qu'en l'absence de conflits d’intérêts, les choses avancent plus vite et vont droit à l’essentiel.  Bien sur parfois quelques écarts de langues, des prises de bec, mais chacun à sa place en respectant les autres parce qu’ils sont citoyens avant tout.

La forme de cette approche, de cette méthode, a peut-être moins d’importance que le fond mais la démonstration de l’approche collective est tout simplement l’intérêt commun et citoyen.  Cela ne veut pas dire que d’autres approches ne fonctionnent pas mais c’est ce qu’ont permis tous les outils collaboratifs et réseaux sociaux (facebook, twitter, email, google, qwant) et tous les opérateurs qui donnent accès à l’information. Il faut après partager cette information, sans barrière, sans filtre, et l’analyser. 

Euh JY, je ne sais pas ce que ça veut dire ce truc, tu sais toi ? Et toi Jaimelalife as-tu vérifié ça ? Et toi Marseille peux-tu chercher ça ? ponctués de video, de pdf, d’images. Certains fouillent pendant que d’autres analysent, prennent de la hauteur.  Il aura fallu à ce groupe peu de temps pour comprendre les biais de l’étude de The Lancet, cette étude qui a mis une baffe à l’hydroxychloroquine. 8 ou 10 000 messages, quelques heures de travail. L’un d’entre-deux m’a même interpellé à propos de l’interview du professeur Merha (celui qui a publié l’étude de the Lancet), me demandant pourquoi on ne lui avait pas posé une question de manière plus directe. Seuls deux médecins nous ont appelé à propos de cette interview!

C'est cette France qui se pose la question: comment le ministre de la Santé peut saisir la Haute Autorité pour demander la révision de l’utilisation d’un médicament sur la base d’une étude, sans avoir étudié les biais éventuels, et il a raison de le faire par principe de précaution "au cas où".  En France, l’hydroxychloroquine a scindé la France en deux. Les élites et la presse étant principalement contre, opposant la rigueur des protocoles par principe de précaution sans doute.  Pendant que le professeur Raoult gagnait la bataille de l’opinion. Quel général de guerre est prêt à perdre certaines batailles?  Combien de vies aura-t-il sauvé se demanderont certains, combien de vies aura-t-il écourté si l’on écoute les autres.  Mais quel général ou médecin aime voir ses troupes mourir ?

Dans l’Art de la guerre, tous les coups sont permis. L’étude dont personne n’a entendu parler sur 96 000 patients qui sort dans une des plus prestigieuses publications médicales. L’arrêt de mort de l’hydroxychloroquine.  La riposte s’organise.  D’aucuns se poseront la question: pourquoi aucun autre média ou le gouvernement n’ont cherché à parler au professeur Mehra ? La base n'est-elle pas de vérifier les faits?  Il est vrai que the Lancet est une publication fiable de renommée, même si son rédacteur en chef dans le passé a dit qu’une grande partie des résultats étaient faussés. Omission volontaire, aveuglement collectif.  Toujours est-il que vérifier sa source est, m’a-t-on encore dit récemment, la base du journalisme.  Base non équivoque pour ce groupe sur internet, vérifier et pas qu’une fois, mais chacun pour tous, chacun vérifie ce que fait l’autre dans un esprit collectif pour que la science sorte plus vite. Savoir faire et faire savoir pour reprendre Gaston Leroux le maître en matière de journalisme de Pierre Lazareff.

De l’autre côté de l’Atlantique Sud, le Brésil, des conditions différentes, un pays fortement touché par la pandémie, où le très décrié président Jair Bolsonaro décidait en faveur de l’hydroxychloroquine. Ses détracteurs politiques contrôlent les médias (Globo) et s’opposent à l’hydroxychloroquine farouchement brandissant la même étude de The Lancet pour disqualifier ce médicament. Un autre collectif, là de spécialistes, de médecins, de chimistes, de biologistes, plus de 300 personnes dans un pays où la liberté d’expression est moindre qu’en France. Ce collectif, utilisant les mêmes techniques que le groupe français, s’offusque, se rebelle et publie une lettre ouverte.

Francesoir : Nous avons pu parler avec le représentant du collectif Marcos Eberlin. 22h21 un email, 23h00 une conférence téléphone pour lui demander l’autorisation de traduire et reproduire cette lettre et répondre à nos questions. Pas besoin de présentation, on rentre dans le vif du sujet

ME : Je représente un collectif de 300 personnes scientifiques qui se sont offensées des pressions des médias et des opposants à la décision du président de soutenir l’hydroxychloroquine (ndlr il parle de la bithérapie du professeur Raoult) comme traitement contre le Covid-19

FranceSoir : qu’est-ce qui vous a poussé à écrire cette lettre ouverte ?

ME : Au Brésil dans notre collectif de scientifiques, d’horizons divers avec un objectif « professons la liberté », nous avions beaucoup de docteurs qui soignaient les patients sur le terrain et qui avaient une expérience de la vie réelle.  Ils partageaient avec notre groupe leurs retours d’expérience du terrain.  Nous avions des chimistes, des biologistes, des statisticiens de virologistes, tous essayaient ensemble de comprendre les impacts du Covid 19, les traitements, dont l’hydroxychloroquine et le confinement.

Pour l’hydroxychloroquine, nous avons tous été choqués par la résistance que cela générait en France, alors qu’il y a un des meilleurs experts au monde en virologie et épidémiologie.  Nous avons aussi regardé ce qui se passait aux USA.

FS : mais qu’est-ce qui a déclenché cette lettre ?

ME : Nous avons regardé les études diverses et variées, comme tous les chercheurs et experts.  C’est une science itérative la médecine.  Vous savez au Brésil des épidémies nous en avons eu (Zika…) nous sommes donc assez habitués et préparés à réagir en groupe de travail pluri disciplinaires.

Quand nous avons reçu la publication de The Lancet du professeur Mehra, nous avons été choqués. Notre première analyse a été d’essayer de comprendre les mérites de l’étude et très vite le collectif s’est aperçu que

c’était un effort pour décrédibiliser l’hydroxychloroquine enfin la bithérapie.

FS : Mais encore ?

ME : Nous avons tout analysé, à 300 cela a été assez rapide, on s’est partagé le travail

Mais tout semblait questionnable: la méthodologie, l’échantillonnage, les méthodes statistiques utilisées. Par exemple :

  • la quantité d’hydroxychloroquine donnée, comment peut-on donner de telle quantité (1.2g)
  • la sélection n’a pas été aléatoire
  • des patients ont reçu de l’hydroxychloroquine alors qu’ils n’auraient jamais dû en recevoir de par leurs conditions cardiaques. C’est à minima une erreur médicale de donner un tel médicament à des patients souffrant d’une condition cardiaque.
  • on a voulu nous faire croire que c’était des patients qui venaient juste d’être diagnostiqués alors qu’ils ont reçus le traitement 2 jours après être allés à l’hôpital ;  Cela faisait sûrement donc pas loin de 10 jours qu’ils avaient le Covid.

La science médicale commande que l’on prenne tous ces facteurs en considération

Ceci n’est pas de la science, c’est une instrumentalisation de la science

Nous étions tous choqués car c’est cela qui détruit la réputation de la science.

FS : Mais à quelle fin ?

ME : En France, vous avez pu identifier les opposants à l’hydroxychloroquine comme étant des membres du gouvernement ou en grande partie dans les élites, et le peuple qui est pour.

Au Brésil, c’est vraiment différent, il y a une corrélation directe entre les opposants à l’hydroxychloroquine et les opposants au pouvoir en place. 

De plus, outre la partie politique, nous avons pu relier cette étude à de gros labos pharmaceutiques.  J’ai juste entendu un des membres du groupe parler de liens entre une société qui fabrique les « ventilateurs » et qui aurait contribué à cette étude.

Il y a trop de biais induits par ces gens

FS : et sur les traitements?

ME : Nous n’avons pas compris cette volonté de ne pas tester la bithérapie contre les autres traitements. 

Ce n’est pas de la médecine ni de la science.

 

De plus le professeur Regis Andriolo, PhD (professeur d'université et chercheur dont la spécialité est la médecine fondée sur les preuves au Brésil), nous confirme que l'étude publiée dans The Lancet est extrêmement pauvre. Dans ce document, nous avons des variations énormes d'échantillonages entre les patients traités (à l'hydroxychloroquine ou chloroquine), par rapport au groupe de contrôle:

+ 13% de patients coronariens 
+ 18% d'insuffisance cardiaque
+ 10% plus de diabétiques
+ 16% plus hypertension
+ 10% de MPOC en plus
+ 12% plus de fumeurs
+ 14% plus de personnes avec PaO2 <94%
Avec en plus la question du surdosage de chloroquine, avec une moyenne quotidienne de 765 mg et des variations substantielles de co-intervention entre les groupes.

Il n'existe pas de méthode statistique pour corriger ces distorsions de scénario.

Si tel était le cas, nous n'aurions plus besoin des études randomisées, elles auraient même été abolies.

Il est bien connu que les tentatives d'approximation des études d'observation aux études randomisées, en utilisant des moyens statistiques artificiels, tels que les scores de propension, sont de véritables pièges.

Il y a une grande irresponsabilité des personnes impliquées.

 

 

 

 

LETTRE OUVERTE (traduite avec l'aide du collectif)

Au cours de cette pandémie, le terme « science » a été utilisé «ad nauseam». Ce terme a été répété jusqu'à épuisement : «Science, science, science», «Je suis pro-science», «je guide mes décisions et actes avec la science et de manière scientifique» et «J’ai en conséquence tout à fait raison de le faire».

Il est clair que l'intention ici est de tous nous amener à des décisions fondées sur l’incontestable et l'infaillible, aussi scientifique la loi de la gravité.

Des groupes d '«experts scientifiques» ou de scientifiques célèbres des réseaux sociaux (YouTube), dont beaucoup sont des «débutants» en science, d’autres ayant une expérience minimale ou inexistante dans la lutte contre les pandémies, sont sélectionnés par l'établissement et les médias pour donner une «aura scientifique» au confinement et

à la condamnation de l'hydroxychloroquine (HCQ) comme médicament, la traitant d’inefficace; pire, comme un poison mortel.

Ces simulations apocalyptiques et désastreuses de « Imperial Collège» - ce nom pompeux qui nous amène à l'idée d'un centre d'excellence, de connaissances infaillibles, omnipotentes et incontestables, le «Collège de l'Empire» - sont utilisées pour confiner tout le monde à la maison, et part suite, comparer les données comme étant la référence absolue de la vérité.

« Nous avons agis et en conséquence, nous avons réduit ces nombreux décès. Par conséquent : « bénie soit la science!» ».

Mais à quel genre de « science » font-ils appel ? Et au nom de qui cette « science » aurait-elle le droit de parler? La science (je sais qu'il y a des polémiques, car les scientifiques débattent même de sa signification) est «la recherche impartiale de la vérité sur l'univers et la vie ». Mais ironiquement, nous recherchons des vérités dont nous ne savons même pas à quoi elles ressembleraient, ni où elles se trouveraient. Pour cette raison, parfois, ironiquement, même lorsque les scientifiques trouvent une vérité qui est effectivement vraie, ils doutent cependant de l'avoir trouvée. On zigzague littéralement dans le noir, à la recherche de solutions à nos problèmes. Par conséquent, nous disons parfois que : « manger des œufs est mauvais, cela augmente le cholestérol»; et parfois: «les œufs sont bons, mangez-en à votre aise».

Richard Feynman l'a exprimé ainsi : «La science est la culture du doute».

Et j'ajouterais : «la science est la culture du débat, de la divergence d’opinions ».

Il existe rarement des situations dans lesquelles nous parvenons à un consensus scientifique, même momentané. Certains défendent le «Big Bang» et la théorie de l'évolution, d'autres, dont moi-même, ont des réserves. Certains défendent avec des données et des documents le rôle central des hommes dans le réchauffement climatique, d'autres défendent, avec les mêmes données et documents, que l'activité humaine n'est pas pertinente. Les scientifiques sont donc des êtres humains, des sceptiques et des enquêteurs qui peuvent et doivent parler pour eux-mêmes, comme tous les scientifiques ont le droit de le faire,

mais jamais un scientifique ou un groupe d'entre eux ne peut se déclarer autorisé à s'exprimer au nom de la science!

Personne, absolument personne n'est autorisé à parler pour la science ou à déclarer qu'il est «guidé» par la science! En période de pandémie, cette impossibilité est encore plus grande, car nous sommes confrontés à un ennemi inconnu. Des données sont toujours collectées et des recherches sont effectuées et publiées par des scientifiques divisés par leurs visions du monde et par leurs préférences politiques et partisanes.

Celui qui a dit qu'il a agi au nom de la science a malhonnêtement usurpé le prestige de la science. Quel type de « science » est-ce, unanime et consensuel, dont personne n'a jamais entendu parler? Quelqu'un pourrait-il me donner son adresse afin que je puisse confirmer son consentement ? Son téléphone, son e-mail et WhatsApp ?

Quant à l'hydroxychloroquine (HCQ), le choc scientifique inévitable entre les thèses est clair lorsque des scientifiques renommés du monde entier et du Brésil - tels que le virologue Paolo Zanotto (avec 7400 citations scientifiques) et les médecins Didier Raoult (avec 148000 citations), Philip M. Carlucci et Vladimir Zelenko - défendent son utilisation sur la base d'études et d'articles, tandis que d'autres scientifiques, également renommés et basés sur la même ou d'autres études et articles, la condamnent. De nombreux pays tels que les États-Unis, l'Espagne, la France, l'Italie, l'Inde, Israël, la Russie, le Costa Rica et le Sénégal utilisent le médicament (HCQ) pour combattre le covid-19, tandis que d'autres pays s'abstiennent d'utiliser HCQ comme l'une des stratégies pour contenir la pandémie, en pariant sur d'autres tactiques controversées.

Qui parle alors ici au nom de la «science»? Quel groupe a le monopole de la raison et son autorisation exclusive d’être le porte-parole de la «science»? Où trouve-t-on une telle autorisation ?

On peut choisir une opinion, et baser sa stratégie dessus, c'est bien, mais personne ne devrait commettre le sacrilège de protéger sa décision au risque de ternir avec elle le «manteau sacré de la science».

Indigné, j'entends tous les jours des maires et des gouverneurs dire du haut de leurs poumons qu'ils "ont suivi la science". Les présidents des conseils et certains de leurs conseillers, ainsi que les académiques et les doyens d’université écrivent de leurs bureaux des lettres au nom de toute leur communauté, comme si c'était la position consensuelle de chacun. Rien de plus faux.

Ont-ils suivi la science? Pas du tout! Ils ont suivi le bras scientifique qu'ils aiment et les scientifiques qu'ils ont choisi de placer autour d'eux. Ils ignorent l'autre bras de la science, car il y a aussi des centaines de scientifiques et d'articles qui s'opposent à leurs positions et mesures.

Pire encore, les scientifiques ne sont pas des anges. Les scientifiques sont des gens, et les gens ont des goûts et des aversions, des passions et des préférences de partis politiques. Ou non? Il y a donc beaucoup de scientifiques qui font le bien sans regarder vers qui, je connais et admire beaucoup d'entre eux. Mais il y a aussi des pseudo-scientifiques qui utilisent la science pour défendre leur opinion, leur propre poche ou leur passion. Les scientifiques ont travaillé, travaillent toujours dur et détaché pour contribuer au bien de l'humanité; beaucoup sont actuellement dans leurs laboratoires, risquant leur vie pour développer de nouvelles méthodes de détection des coronavirus, des médicaments et des vaccins, quand ils pourraient rester «en sécurité chez eux» . Mais, pour illustrer mon propos, je connais des scientifiques qui ont publié des articles, certains même dans des revues majeures comme «Science» ou «Nature», avec des données qu'ils ont fabriquées «pendant la nuit»; d'autres qui ont supprimé des points de leurs courbes ou utilisé d'autres stratégies similaires. De nombreux scientifiques étaient aux côtés d'Hitler, n'est-ce pas? Ont-ils agi au nom de la «science»? D'autres ont développé des bombes atomiques. D'autres développent encore des armes chimiques et biologiques et des drogues illicites, par conception.

L’étude de Manaus sur la chloroquine (CQ) réalisée ici au Brésil et publiée dans le Journal de l'American Medical Association (JAMA) [1], est emblématique de cette discussion sur la «science». Les scientifiques y ont utilisé, révèle le manuscrit, des doses létales chez les patients affaiblis, beaucoup dans des conditions sévères et avec des comorbidités. Les profils de groupe ne semblent pas avoir été « randomisés», car le groupe HAUTE DOSE présente des facteurs de risques bien établis. La chloroquine, qui est plus toxique que l’hydroxychloroquine, a été utilisée, et il semble qu'ils aient même commis des «erreurs puériles» dans de simples calculs stœchiométriques, entrainant une erreur de doublement de dose. Je suis incapable de juger des intentions, mais la justice le fera. L'ancien ministre brésilien de la Santé, Luiz Henrique Mandetta, a cité cette étude, l'a supporté et, sur cette base, a déclaré catégoriquement: «Je n'approuve pas HCQ parce que je suis basé sur« science, science, science »!».

Une autre étude publiée par des chercheurs chinois dans le British Medical Journal (BMJ) et qui est toujours utilisée contre l’hydroxychloroquine (HCQ) était également à minima aussi révoltante [2]. Dans ce document, les auteurs ont déclaré : «nous administrons 1 200 mg pendant 3 jours, puis 800 mg pendant 12 à 21 jours, chez les patients présentant des symptômes modérés à sévères». En d'autres termes, ils ont donné une énorme dose de médicament qui pouvait atteindre le chiffre absurde de 20 grammes au total, de plus c’était donné trop tard aux patients (HCQ devrait être administrée dès les premiers symptômes ou même plus tôt). Pire encore, une surdose de HCQ ou de tout autre médicament pour les cas graves est toxique. Que pensez-vous, était-ce une bonne science? La posologie recommandée au Brésil, depuis le 20 mai 2020, par le nouveau ministère de la Santé, pour les symptômes bénins est de 2 fois 400 mg le premier jour (toutes les 12 heures) et 400 mg pendant 5 jours pour un total de 2,8 grammes.

Dans d'autres études publiées, également dans ces revues de renommée internationale telles que le New England Journal of Medicine, JAMA et BMJ [3-5], encore une fois, des «problèmes» sont clairement notés, car les patients ont été randomisés de manière irrégulière, plaçant des patients plus âgés, plus sensibles ou plus sévères et hypoxémiques dans les groupes de dosages plus élevées (létales), ou plus d'hommes (dont la mortalité est presque 3 fois supérieure à celle des femmes), ou plus de Noirs (aux États-Unis, les Noirs ont montré une mortalité plus élevée) et plus de fumeurs, et où la plupart des décès sont survenus dans les premiers jours des études (signes qui montraient que ces patients étaient gravement malade et qu’à ce stade les patients seraient plus décédés «intoxiqués» que «traités» avec HCQ), ou ils ont administré HCQ isolé, quand on sait qu'il est nécessaire d'associer HCQ au moins à l'azithromycine. L'une de ces études [5] n'a administré HCQ qu'au seizième jour des symptômes (pour un traitement très précoce, l'administration de HCQ doit être commencée jusqu'au cinquième jour), c'est-à-dire à la fin de la maladie, lorsque le médicament ne peut pas faire grand-chose de bon ou même rien pour le patient.

Ces études indiquent que certains scientifiques ont oublié comment se fait la «science» ou qu'il y a un énorme effort pour réfuter, à n’importe quel coût si HCQ fonctionne. Comment quelqu'un ou même les conseils et les académies de médecine peuvent-ils citer des études comme la «science» de leurs décisions? Comment est-ce possible?

Au contraire, l'étude publiée - et aujourd'hui avec plus de 3 000 patients testés - et réalisée par le Dr Didier Raoult en France [6], en utilisant le bon dosage et au bon moment, avec un taux de mortalité très faible (0,4 %), et l'expérience clinique de Prevent Senior au Brésil - également très encourageante - sont disqualifiées avec des arguments très «futiles» tels que: «Didier Raoult est un chercheur controversé et indigne», «À Prevent Senior Clinic, ils n'étaient pas sûrs du diagnostic »(Mais aucun des patients hospitalisés présentant des symptômes évidents de COVID n'est décédé),« Effet placebo »

(quel pouvoir surnaturel a notre esprit pour réduire la mortalité de 40% à zéro, je veux ce placebo!),

« Étude réalisée par un mutuelle de santé» (je ne doute pas que ces gens veuillent en effet sauver des vies, car les patients étaient leurs clients qui payaient leurs factures),et d’autres arguments éphémères similaires.

Je poste sur mon Facebook , presque quotidiennement, des travaux, des études et des reportages incroyables en faveur de HCQ. Beaucoup sympathisent avec moi, mais certains s'y opposent avec véhémence et me confrontent à des arguments tels que: "comment un scientifique aussi respecté peut-il perdre son prestige pour défendre un tel président [Bolsonaro]?". Je connais certains d'entre eux personnellement, d'autres que je découvre par leurs profils. Ils existent peut-être, je sais, mais je n'ai pas encore trouvé l'un de ces amis Facebook qui n'est pas un membre du parti travailliste, ou qui se bat contre le président actuel du Brésil et, en règle générale, est en faveur de la politique maladroite #StayAtHome (ndlr : le confinement).

Mais la question la plus importante qui devrait être posée est la suivante: sommes-nous absolument certains par la «science» que HCQ est efficace et sauve des vies? Non nous ne sommes pas. La probabilité est élevée, mais aucun scientifique n'en est certain. Dans quelques années, nous aurons plus de reculs. Sommes-nous alors absolument certains aujourd'hui que HCQ ne fonctionne pas? Bien sûr que nous ne le sommes pas, personne n'en est honnêtement certain. Par conséquent, je veux laisser de côté la «science du doute», car les scientifiques divergent et font appel à un autre domaine: le droit. Ici au Brésil, l'utilisation du HCQ a même été remise en question par la Cour suprême demandant aux juges de trancher le débat sur la «science». Personne ne sait cependant qui parlera «au nom de la science». Mais il existe, dans la Loi, une position incontestable et consensuelle qui pourrait être utilisée pour définir le dilemme:

«In dubio pro reo». En d'autres termes, en cas de doute, favoriser ou absoudre le défendeur (dans ce cas, le HCQ).

S'il y a un doute par «science», et une possibilité plausible qu’HCQ soit le remède, et si le médicament est bon marché (presque gratuit), disponible et distribué par plusieurs sociétés pharmaceutiques (au Brésil par Cristália, Apsen, EMS, Armed Forces, Sanofi-Aventis), et qu’il a des effets secondaires minimes par traitement aigus de 5 jours seulement (beaucoup prennent ce médicament quotidiennement pendant des années), semblable à tous les médicaments (voir aspirine et paracétamol), et considérant que l'accusé est susceptible d’avoir un risque de mourir plus élevé, s'il n'est pas médicamenté, alors nous devrions tous être PRO-LIFE!

QUE TOUS, ABSOLUMENT TOUS LES BRÉSILIENS QUI SOUHAITENT LE FAIRE, ONT LE DROIT D'ÊTRE TRAITÉ AVEC HCQ.

C'est une décision juridique équitable. Et c'est tout.

C'est la science, pas «La Science» que j'aime ou «La Science» que d'autres se sont appropriée, mais la «science» que nous avons ici et maintenant, basée sur les faits actuels, basée sur la raison.

Enfin, rappelons-nous tous que, face à une nouvelle maladie et à sa progression extrêmement rapide chez les patients les plus affaiblis avec des complications très graves, et tant d'incertitudes dans le diagnostic, et comme nous ne soignons pas des papiers ou des fiches de santé, mais des PERSONNES, il est impératif que le médecin regarde son patient face à face et décide d'invoquer non pas la «science de certains», mais la précieuse boussole de la médecine qui a sauvé de nombreuses vies depuis les débuts de la médecine: «LA CLINIQUE EST SOUVERAINE!»

 

A propos de Prof. Marcos N. Eberlin

Le coordinateur de la déclaration est Marcos Nogueira Eberlin. Il est membre de l'Académie brésilienne des sciences et titulaire d'un doctorat en chimie de l'Université de Campinas. Après des études postdoctorales à Purdue, il a fondé le Thomson Mass Spectrometry Laboratory, en le transformant en un laboratoire très distingué et en supervisant quelque 200 étudiants diplômés et postdoctoraux, scientifiques qui travaillent aujourd'hui en tant que chercheurs et professionnels partout dans le monde.

Lauréat de la prestigieuse médaille Thomson (2016) et ancien président de la Fondation internationale de spectrométrie de masse, Eberlin est reconnu dans le monde entier comme l'un des spectromètres de masse les plus productifs de tous les temps, ayant publié près de 1000 articles scientifiques. Il a découvert la réaction d'Eberlin lors de ses travaux sur la chimie des ions en phase gazeuse, et lui et son groupe de recherche ont présenté EASI (Easy Ambient Sonic-spray Ionization), une technique d'ionisation utilisée en spectrométrie de masse.

Open Letter signed by:https://conexaopolitica.com.br/ultimas/brazilian-scientists-and-academics-write-an-open-letter-on-the-science-of-the-coronavirus-pandemic/

Amilcar Baiardi, Catholic University of Salvador – UCSAL, 2,500 citations

Bento João da Graça Azevedo Abreu, Federal University of Rio Grande do Norte, 77 citations

Carlos Adriano Ferraz, Federal University of Pelotas – UFPel, 8.7 thousand citations

Donato Alexandre Gomes Aranda, Federal University of Rio de Janeiro, 3,600 citations

Elvis S. Böes, Federal Institute of Brasília, 686 citations

Esteban Lopez Moreno, Federal University of Rio de Janeiro, 302 citations

Heloísa Candia Hollnagel, Federal University of São Paulo

Jaime Henrique Amorim, Federal University of Western Bahia, 407 citations

José Roberto Gomes Rodrigues, State University of Bahia

Kin Shung Hwang, no affiliation

Laércio Fidelis Dias, Paulista State University 288 – UNESP, 125 citations

Leonardo Vizeu Figueiredo, Federal Fluminense University – UFF, 280 citations

Luciano Dias Azevedo, Docentes Pela Liberdade, physician, CRM 104.119 SP

Marcelo Henrique Napimoga, without affiliation, 3.8 thousand citations

Marcelo Hermes Lima, University of Brasilia (UnB), 6.3 thousand citations

Marcos N. Eberlin, Mackenzie Presbyterian University (UPM), 25.2 thousand citations

Ney Rômulo de Oliveira Paula, Federal University of Piauí, 150 citations

Pablo Christiano Barboza Lollo, Federal University of Grande Dourados, 1,100 citations

Pedro Jorge Zany P. M. Caldeira, Federal University of Triângulo Mineiro, 65 citations

Paulo Roberto Ferreira Louzada Junior, Federal University of Rio de Janeiro, 3.1 thousand citations

Peterson Dayan Machado Goncalves, Institute of Higher Education of Brasília

Rafael Jose de Menezes, Catholic University of Pernambuco

Rodrigo Caiado de Lamare, PUC-RJ and University of York, 11.5 thousand citations

Rosivaldo dos Santos Borges, Federal University of Pará, 761 citations

Rui Seabra Ferreira Junior, Paulista State University (Universidade Estadual Paulista – UNESP), 1.3 thousand citations

(The researchers who sign the letter add up to more than 69,000 citations.)

References:
[1] –  https://jamanetwork.com/journals/jamanetworkopen/fullarticle/2765499
[2] – https://www.bmj.com/content/369/bmj.m1849https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa2012410
[3] – https://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/2766117
[4] – https://www.bmj.com/content/369/bmj.m1844
[5] – https://www.bmj.com/content/369/bmj.m1849
[6] – https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32387409/

 

 

 

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