L'implant contraceptif Essure retiré de la vente pendant trois mois
Il fait à nouveau parler de lui. Fabriqué par le laboratoire allemand Bayer, l'implant de stérilisation définitive Essure n'est plus commercialisé dans l'ensemble de l'Union européenne pour une période de trois mois: c'est ce qu'a annoncé jeudi 3 l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) via un communiqué. Cette décision a été prise par la National Standards Authority of Ireland (NSAI) qui a décidé de ne pas accorder à l'implant le renouvellement du marquage CE, pourtant indispensable à sa commercialisation sur le sol de l'UE.
L’ANSM a donc demandé à la société Bayer Pharma AG de procéder au rappel des produits en stock auprès de tous les établissements de santé susceptibles de les détenir. "En conséquence, il est demandé par mesure de précaution de ne plus implanter dès à présent le dispositif médical Essure", est-il écrit. Dans ce contexte, l'organisme invite "les femmes actuellement en attente d’une implantation par cette méthode de stérilisation définitive à se rapprocher de leur gynécologue pour envisager, en concertation, l’alternative la plus appropriée".
En parallèle, l'ANSM a tenu à rassurer les femmes déjà porteuses de cet implant en expliquant que les données recueillies par le comité d'experts ne remettaient pas en cause la balance bénéfice/risque de cet implant. Toutefois, si certaines d'entre elles présentent des symptômes, elles doivent consulter leur médecin "pour ne pas méconnaître une pathologie sous-jacente". Un retrait de l'implant pourrait donc être envisagé.
Comme le rappelle le Réseau d'entraide, soutien et information sur la stérilisation tubaire (RESIST), l'implant contraceptif Essure est "une méthode contraceptive définitive. Elle consiste en l’introduction de micro-implants (petits ressorts) dans les trompes de Fallope par les voies naturelles (vagin et col de l’utérus)".
Mais ce dispositif est la cible de critiques depuis des années. En effet, de nombreuses femmes se sont plaints d'effets secondaires importants et dangereux comme des saignements et des douleurs dans la région abdominale ou dans d'autres zones, une fatigue intense, une réaction allergique, voire une dépression. Par conséquent, pas moins de 400 plaignantes, toutes victimes d'effets indésirables, se sont regroupées en juillet dernier pour lancer une action collective en justice contre le groupe pharmaceutique Bayer. Au total, selon les chiffres communiqués par le laboratoire Bayer et consultés par Le Parisien, 24.000 femmes ont eu recours à ce dispositif en France.
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