Médicaments : la France face à une explosion des ruptures de stock dans les pharmacies
La France connaît-elle un problème sérieux dans son approvisionnement en médicaments? Le chiffre particulièrement alarmant du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP) pourrait le laisser penser: en 2014, pas moins de 200.000 déclarations de cas de médicaments indisponible dans les 72 heures après la demande d’un patient ont été recensés. C’est dix fois plus qu’en 2008. Pire encore, la plupart des ruptures sont concentrées sur les produits essentiels. Au premier rang en effet, les vaccins qui sont manquants dans… 22% des cas! Suivent, mais loin derrière les produits dermatologiques (6 %), les hormones systémiques (6 %), les hormones sexuelles ou génito-urinaires (8 %) et les médicaments ciblant muscles et squelettes (3,1 %).
Le CNOP s’essaie à quelques explications pour décrypter les causes d’une telle dégradation. Primo, une hausse des incapacités de production liée notamment à des problèmes d’approvisionnement en matières premières. Secundo, la mondialisation de la fabrication qui pousse parfois un pays, quand ce n’est pas une usine, à produire un produit pour l’ensemble du monde rendant son acheminement plus complexe. Dernière piste enfin, la libre circulation qui peut pousser les fabricants à écouler leurs marchandises vers des pays pratiquant des prix plus avantageux.
De plus, de nouveaux acteurs sont apparus sur le marché de la distribution de médicaments. Face aux contraintes juridiques s’imposant aux grossistes traditionnels, de nouvelles structures ont émergé pour approvisionner les officines en direct, à des prix intéressant grâce au nombre réduit d’intermédiaires. Mais ces nouvelles structures, si elles ont plus flexibles et compétitives, ont des stocks moins importants et se retrouvent fréquemment en rupture.
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