Pauvreté : les Français les plus modestes sacrifient leur santé pour boucler leur budget

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 06 septembre 2016 - 21:17
Image
Un enfant consulte un ophtalmologiste.
Crédits
©Simon Isabelle/Sipa
Les enfants sont aussi concernés par ces restrictions.
©Simon Isabelle/Sipa
Le baromètre Ipsos/Secours populaire font état de résultats de plus en plus inquiétants: un nombre croissant de ménages fait l'impasse sur certaines consultations médicales, faute de moyens financiers.

Des signes alertaient déjà sur cette triste tendance, qui ne fait que se confirmer avec le baromètre santé Ipsos/Secours Populaire: les personnes les plus pauvres font l’impasse sur leur santé, qui leur sert de variable d’ajustement budgétaire. En effet, parmi les Français dont le revenu mensuel net est inférieur à 1.200 euros, la moitié ont repoussé, voire même annulé, une consultation chez le dentiste (+22 points par rapport à 2008!), et 4 sur 10 en ont fait de même avec l’ophtalmologiste. Et 64% avouent avoir eu du mal à payer des actes médicaux, même quand ils sont d’ailleurs remboursés par la Sécurité sociale.

Et les difficultés s’accumulent, 48% des ménages les plus modestes admettent avoir du mal à avoir une alimentation saine, et 53% à se doter d’une mutuelle. Pire encore, ce report de soins médicaux indispensables touche également les enfants: 12% des ménages français ont déjà renoncé et/ou retardé des soins dentaires pour leurs enfants et 10% des soins optiques.

Non seulement ces chiffres sont très inquiétants, mais il est également probable qu’ils soient sous-estimés. "Il est encore plus difficile d'avouer avoir renoncé à des soins pour son enfant que pour soi-même" explique ainsi Etienne Mercier d’Ipsos. Quant à Julien Lauprêtre, président du Secours populaire français (SPF), il y a là aussi une probable censure des personnes sondées car "les personnes qui viennent au Secours populaire ne parlent jamais de leur santé. Il y a une pudeur et nous avons un travail à faire auprès du grand public comme auprès d'eux pour leur expliquer que l'accès aux soins dentaires ou ophtalmologiques, ce n'est pas du luxe".

Et la situation, lentement mais sûrement continue à se diffuser à des catégories de la population qui, sans en être totalement préservées, pouvaient jusque-là échapper à la tendance: les personnes ayant un emploi. "Le travail n'apporte plus forcément la garantie d'une autonomie financière: certains salariés ne sont plus à l'abri des privations et peinent également à se soigner", confirme Julien Lauprêtre.

 

À LIRE AUSSI

Image
Photo d'illustration d'un patient soigné chez le dentiste.
Un tiers des dentistes refusent de soigner les patients séropositifs selon l'association Aides
Un dentiste sur trois refuserait de prendre en charge les patients séropositifs, selon un testing mené par l'association de lutte contre le sida Aides. Des refus de so...
04 juin 2015 - 11:55
Société

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Les dessins d'ARA

Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.