Seniors : consommer des protéines pour rester en forme

Dans un rapport publié sur le site de l'Inserm, des chercheurs français vantent les effets protecteurs des protéines sur la forme physique des seniors. Ces dernières protégeraient notamment contre la diminution de la masse et de la force musculaire.

Consommer beaucoup de protéines. Voilà le secret pour rester en forme malgré un âge avancé, ont révélé des chercheurs français de l'Inserm sur leur site internet mercredi 31 août. 

Pour en arriver à cette conclusion, les scientifiques ont sélectionné 1.345 sujets âgés de 74 ans en moyenne vivant à Bordeaux, tirés au sort ou volontaires. Ils leur ont ensuite demandé de répondre à un questionnaire sur leur alimentation. Grâce à ces données, ils ont pu calculer leurs apports protéiques journaliers moyens et leurs apports énergétiques totaux. Par l'intermédiaire d'un deuxième questionnaire, ils ont également étudié la fragilité des participants. Ces derniers devaient s'exprimer sur "une perte de poids de plus de trois kilos et non intentionnelle au cours des derniers mois, la fatigue rapportée face à un effort à fournir, la faiblesse musculaire évaluée sur la marche, la montée d’escaliers ou encore la capacité à se lever d’une chaise, la lenteur de la marche sur une distance de six mètres et enfin un temps d’activité physique hebdomadaire inférieur à une heure", détaille l'Inserm. 

Résultat: 4% des personnes ont répondu à au moins trois critères. Les scientifiques ont alors constaté que ces personnes "fragiles" avaient tendance à ne pas consommer suffisamment de protéines. En effet, seules 36% d'entre elles ingéraient au moins 1 gramme de protéine par kilo, soit un seuil légèrement supérieur aux recommandations, contre 58,6 % des participants en meilleure forme. "Un lien tout à fait significatif", assurent les chercheurs, concluant que des apports protéiques suffisants réduisent de près de 60% le risque de fragilité. L'efficacité est la même selon que les protéines soient d’origine animale ou végétale.

Les apports énergétiques totaux, en revanche, ne sont pas associés à ce fameux risque de fragilité, notent les chercheurs. "Les protéines sont des constituants musculaires et protègent contre la sarcopénie (diminution de la masse et de la force musculaire, associée à une baisse des performances physiques, NDLR), alors que les apports énergétiques totaux peuvent être pourvus par les lipides, glucides ou encore l'alcool qui n’ont pas ces fonctions. Or, la fragilité chez la personne âgée expose au risque de chute, d’hospitalisation ou encore d’institutionnalisation. De plus, elle accélère le déclin en cas de choc ou de stress psychologique ou physique", explique Catherine Feart, responsable de l'étude. Et de conclure: "Ces résultats sont donc une incitation forte à consommer suffisamment de protéines".