Transition de genre : la Grande Bretagne interdit les bloqueurs de puberté.
Le National Health Service (NHS), l’organisme de santé publique britannique, vient d’annoncer qu’il ne sera plus prescrit de bloqueurs de puberté aux enfants souffrant d’une dysphorie de genre, en dehors du cadre d’essais thérapeutiques. En cause, la sécurité et l’efficacité de ces médicaments : « Il n'y a pas assez de preuves pour soutenir la sécurité ou l'efficacité clinique des hormones de suppression de la puberté pour rendre le traitement systématiquement disponible à l'heure actuelle », a déclaré le porte-parole de l’institution.
La Grande-Bretagne emboîte le pas à la Suède qui a, dès 2021, mis un frein à la prescription de bloqueurs de puberté aux enfants souffrant d’une dysphorie de genre. L’Hôpital universitaire Karolinska, bientôt suivi par d’autres hôpitaux suédois, venait alors de rendre publique sa décision de ne plus prescrire ce type de médicaments en dehors des essais cliniques. Les chercheurs suédois soupçonnaient, en effet, que les bloqueurs de puberté comportent des risques d’effets indésirables « importants et irréversibles telles que les maladies cardiovasculaires, l’ostéoporose, l’infertilité, un risque accru de cancer et de thrombose ».
La capacité des adolescents à un consentement éclairé discutée en Grande-Bretagne.
L’usage de ces médicaments, et plus généralement les traitements utilisés pour réaliser des transitions de genre sur des enfants et des adolescents, sont remis en cause au Royaume-Uni depuis de nombreuses années. La capacité de trop jeunes personnes à prendre des décisions éclairées sur des protocoles pouvant avoir des conséquences irréversibles sur leur corps et leur santé est discutée.
Par ailleurs, des médecins sont soupçonnés de pousser, sans aucune prudence, des jeunes à entamer une « transition » présentée comme l’unique panacée à un malaise aux causes multiples. L’historienne Marie-Jo Bonnet et la gynécologue Nicole Athea dénonçaient d’ailleurs récemment ces imprudentes prescriptions, dans un contexte d’épidémie de transitions suivies de nombreuses de demandes de détransitions, dans une interview accordée à France-Soir Le 5 mars dernier.
Le 1er décembre 2020, la Haute-Cour de Londres avait donné raison à une jeune « détransionneuse » qui poursuivait le centre Tavistock et lui reprochait notamment de lui avoir prescrit des bloqueurs de puberté après seulement 3 entretiens d’une heure. La justice anglaise avait notamment estimé « qu’il était très peu probable qu’une enfant de 13 ans ou moins soit apte à donner son consentement à l’administration de bloqueurs de puberté ».
« Les soins doivent être fondés sur des preuves, des avis cliniques d'experts et dans l'intérêt supérieur de l’enfant »
Suite à cette décision judiciaire qui avait fait l’objet de nombreuses polémiques outre-Manche, le National Health Service britannique avait demandé au docteur Hilary Cass, ex-présidente du Royal College of Paediatrics and Child Health, de mener une étude indépendante sur les services d'identité sexuelle pour les moins de 18 ans. Trois ans plus tard, la médecin publiait un avis provisoire mettant en garde sur les dangers à prescrire systématiquement des bloqueurs de puberté.
Le NHS britannique vient donc de décider d’interdire la prescription des bloqueurs de puberté aux enfants et aux adolescents en dehors d’essais thérapeutiques qui devraient être lancés prochainement.
La décision de l’institution en charge de la santé publique est saluée par Maria Caufield, ancienne ministre de la Santé et devenue Sous-secrétaire d’État à la santé mentale et à la Stratégie pour la santé des femmes :
« Nous nous félicitons de cette décision historique du NHS de mettre fin à la prescription systématique de bloqueurs de puberté, et de cette orientation qui reconnaît que les soins doivent être fondés sur des preuves, des avis cliniques d'experts et dans l'intérêt supérieur de l'enfant. »
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.