Un médecin radié pour avoir prescrit du radis noir et de l'arnica à une patiente atteinte d'un cancer du sein
Pour un cancer du sein, un médecin exerçant dans le sud-est de la France avait donné à sa patiente diverses prescriptions homéopathiques, comme de l'arnica, du gui (par injections) et du radis noir. Devant l'inefficacité du traitement, qui n'avait rien d'oncologique, il n'avait pas changé son fusil d'épaule. Et n'avait pas non plus communiqué avec l'hôpital dans lequel elle était suivie.
En 2012, Claudie, la patiente, avait décidé de porter plainte, comme l'a relaté Le Parisien samedi 21. En 2013, elle avait finalement été emportée par ce cancer du sein. Sa famille avait alors pris le relais pour poursuivre son combat et mettre en lumière les manquements déontologiques de ce médecin homéopathe, finalement radié pour deux ans par le Conseil national de l'ordre des médecins (décision effective depuis le 1er août 2016).
Dans les conclusions du rapport, l'Ordre des médecins a précisément reproché à ce médecin de ne pas avoir prescrit d'autres examens à sa patiente. Se contentant de poursuivre ses traitements homéopathiques, comme les injections de gui directement dans le sein de cette femme, sur le pourtour de la tumeur.
"Ignorant son cancer, il ne lui prescrit aucun autre examen et ne prend pas contact avec l'hôpital de Grasse, où elle était suivie. Au contraire, il se borne à établir des prescriptions homéopathiques diverses comme radis noir, chardon marie, noyer, arnica, comportant la mention à visée oncologique", affirme ainsi l'acte de condamnation.
Il lui est aussi reproché d'avoir floué sa patiente en lui faisant croire qu'elle pourrait guérir en échappant au traitement lourd (chimiothérapie). "Il lui a ainsi laissé croire que ce traitement pouvait avoir un impact sur l'évolution même du cancer, la confortant ainsi dans sa conviction de pouvoir échapper au traitement classique".
Pour sa défense, le médecin en question a assuré avoir incité sa patiente à retourner voir un spécialiste en cancérologie. Aucune mention à ce sujet dans le dossier médical. "(La patiente) avait connaissance des limites de la médecine que je pratique, je n'ai jamais pu promettre à la patiente la guérison, je ne lui ai pas proposé de remèdes illusoires", a-t-il aussi déclaré.
Mais le Conseil de l'ordre des médecins n'a pas pris cette justification en compte, expliquant aussi que la gravité de l'état de santé de la patiente avait été amoindrie.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.