Urgences saturées : encore trop de patients dorment sur des brancards
Ils sont des centaines chaque nuit à dormir sur des brancards. Une situation jugée inadmissible qu'ont souhaité dénoncer les urgentistes français en lançant au début de l'année le "No Bed Challenge", un défi consistant à recenser quotidiennement le nombre de patients qui dorment dans ces conditions.
Selon le classement de la semaine dernière, relayé par Le Parisien, ils ont été plus de 200 chaque nuit à ne pas s'endormir dans une chambre mais sur un lit de fortune. En tête des urgences les plus saturées, on retrouve le centre hospitalier départemental de La Roche-sur-Yon, le CHU de Nîmes, le CHU Dupuytren de Limoges, le centre hospitalier Pierre-Oudot de Bourgoin-Jallieu mais aussi le centre hospitalier Victor-Dupouy d'Argenteil.
Des données inquiétantes sachant que le risque de mortalité des patients augmenterait dans ces conditions. "Il s’agit d’une mortalité retardée, donc invisible. Le risque de décès augmente de 5% pour les patients admis les jours de grande surcharge, toutes pathologies confondues. Et si on s’intéresse aux patients les plus graves, l’impact est plus important avec un risque relatif d’augmentation de la mortalité de 30%", a expliqué au quotidien le docteur Agnès Ricard-Hibon, présidente de la Société Française de médecine d’urgence.
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Face à cette situation, le No Bed Challenge semble donc être devenu un outil important pour avoir un aperçu précis de la situation des services des urgences en France. Il s'agit d'un "vrai signal d’alarme", a expliqué le docteur François Braun, le président de Samu-Urgences de France, confiant que "19.000 personnes ont passé la nuit sur un brancard, sur la centaine d’hôpitaux qui nous font remonter des données" depuis la mise en place de ce classement. "Soit plus de 120.000, si on extrapole aux 650 services d’urgences de France. C’est un chiffre incroyable".
Qualifiant la situation de "grave", il a dit espérer que le ministère de la Santé intervienne et "en tire les leçons". "Pour l’instant on ne voit rien venir", a-t-il conclu.
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