VIH et hépatites : les personnes touchées sont deux fois plus discriminées que les autres
Les discriminations à l'encontre des personnes touchées par le VIH ou une hépatite sont encore très nombreuses, et l'association de lutte contre le sida, AIDES a encore tiré la sonnette d'alarme. Selon son dernier rapport publié ce mercredi 30, les personnes séropositives au VIH ou aux hépatites sont deux fois plus discriminées que les autres.
L'association a interrogé 1.080 personnes, et près de 30% ont déclaré avoir subi des discriminations au cours de l'année écoulée. "Ces chiffres témoignent du décalage considérable qui subsiste entre progrès thérapeutiques et perception sociale du VIH", a observé le président de AIDES, Aurélien Beaucamp.
En effet, alors que les traitements antirétroviraux se sont considérablement améliorés, les personnes séropositives sont toujours l'objet de discriminations, principalement dues à une méconnaissance de la pathologie et de ses modes de transmission.
"Alors qu'en France les personnes sous traitement VIH sont pour la plupart en bonne santé et non contaminantes, la société persiste à les considérer comme des bombes virales potentielles", a dénoncé Aurélien Beaucamp.
Les formes de discrimination se manifestent dans différents milieux, les rapports intimes arrivant en tête. Au total, 49,1% des personnes séropositives au VIH ont déclaré avoir été victimes de rejet dans un contexte sexuel. Pour les personnes séropositives aux hépatites, le chiffre est de 63,6%. Une discrimination qui "produit un effet désastreux sur l'estime de soi, et génère isolement et auto-exclusion", rapporte l'enquête. La sphère familiale et amicale arrive en deuxième position. Près de 43,6% des personnes atteintes du VIH, et 36,4% d'hépatites ont été victimes de discriminations par un de leurs proches.
Mais ce ne sont pas les seuls, le milieu de la santé est aussi l'un des principaux terrains de discriminations. Il peut s'agir de refus de soins, de différences dans les traitements, de non-respect du secret médical, ou encore des attitudes humiliantes. Un chiffre qui monte jusqu'à 27,3% chez les personnes vivant avec une hépatite.
Afin de mieux informer la population sur la maladie, AIDES avait récemment publié quatre photos de nus en noir et blanc avec comme slogan, "les séropositifs sous traitement peuvent transmettre beaucoup de choses, mais pas le virus du sida". La campagne avait été supprimée sur Facebook pendant 24 heures après sa diffusion.
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