Zika : le virus retrouvé dans des spermatozoïdes
Le virus Zika avait déjà été retrouvé dans le sperme d'un italien six mois après son infection, un premier signal d'alerte.
Cette fois-ci, ce sont plusieurs chercheurs toulousains du CNRS, de l'INSERM, de CHU de Toulouse et de l'Université Paul Sabatier qui affirment, dans une lettre disponible sur internet et à paraître au mois d'octobre dans le journal spécialisé The Lancet Infectious Diseases, que le virus Zika pénètre à l'intérieur du spermatozoïde. Cette infection provoque chez les femmes des cas de microcéphalie pour leurs enfants, c'est-à-dire que la boîte crânienne des bébés souffre d'un manque de développement et a un diamètre beaucoup plus petit que la normale.
Dans cette lettre, Guillaume Martin-Blondel et ses collègues confirment la présence du virus dans le sperme par le biais d'un test sur un homme. Ce test a été effectué sur un homme de 32 ans revenu de Guyane française avec les symptômes du virus. Ce patient présentait des signes distinctifs comme une fièvre permanente, des apparitions de boutons et des douleurs dans les articulations ou les muscles.
Le docteur Martin-Blondel explique: "Nous avons détecté la présence du virus Zika à l'intérieur d'environ 3,5% des spermatozoïdes de ce patient ".
Mais pas seulement dans les spermatozoïdes: le virus Zika est présent dans le liquide séminal qui compose entre 65% et 70% du sperme d'un homme. A contrario, les spermatozoïdes n'en représentent qu'un seul pourcent.
Les chercheurs toulousains ont prélevé sur l'homme 10 échantillons de sang, cinq d'urine et 11 échantillons de sperme sur une durée de 141 jours. Et leur rapport est accablant: après les analyses, les échantillons ont révélé la présence du virus Zika jusqu'au 37e jour dans le sang. Après ce jour, le virus n'est détectable que dans le sperme de l'individu où il s'accroche jusqu'à 130 jours. Des études ont affirmé que deux autres personnes infectées par le virus ont eu des traces de Zika dans leur sperme entre 69 et 115 jours après leur contamination.
Guillaume Martin-Blondel, qui est médecin dans le service des maladies infectieuses et tropicales du CHU de Toulouse déclare que dans le cadre du VIH, le virus se colle à la surface du spermatozoïde et qu'il est donc possible de les laver avant une fécondation in vitro par exemple.
Ses conclusions amènent à se poser une nouvelle question d'après ces chercheurs: faut-il inclure désormais la maladie Zika dans la liste des virus à contrôler lors des dons de sperme? Quant à l'OMS, elle conseille aux personnes qui reviennent de pays où les contaminations au virus Zika sont fréquentes de se protéger pendant six mois après leur retour même s'ils n'ont aucun symptôme.
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